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Commentaire de fonzibrain

sur L'affaire Enderlin, France 2 et Média-Ratings : une pétition en faveur de l'infaillibilité journalistique ?


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W.Best fonzibrain 9 juin 2008 12:22
putain de bordel de merde

 

 

CE GOSSE A ETE ASSASSINE

oser faire un papier qui reprend la théorie de media rating est désolant mr villach

en plus vous etes trop bete

VOUS REPRENEZ EXACTEMENT CE QUI EST DIT SUR LE SITE DE MEDIA RATINGS

 

 

QUE JE VAIS METTRE ICI POUR BIEN MONTRER VOTRE PART PRI PRO ISRAELIEN

 

 

 

HONTE A VOUS DE REPRENDRE LA PROPAGANDE ISRAELIENNE

La pétition de la honte, par Luc Rosenzweig
 

Pour sauver le soldat Enderlin, il semble nécessaire maintenant de sortir la grosse artillerie, sous la forme d’une pétition en sa faveur, lancée par le Nouvel Observateur, quartier général de la résistance à l’émergence de la vérité dans l’affaire Al Doura.

 

Son initiateur, René Backmann, journaliste engagé depuis toujours dans une critique virulente et systématique de l’Etat d’Israël, avait déjà envisagé de mobiliser la corporation lors du premier procès contre Philippe Karsenty. Les défenseurs de France 2, confiants à l’époque dans la justice française, n’avaient alors pas jugé utile de recourir à cette mobilisation qui aurait eu l’inconvénient d’attirer l’attention du grand public sur une affaire dont on voulait qu’elle sorte au plus vite du champ visuel des Français. Circulez, il n’y a rien à voir, Enderlin a dit la vérité, toute la vérité et la justice condamne ceux qui mettent cela en doute !

 

La machine judiciaire, à la grande surprise des thuriféraires d’Enderlin, n’a pas joué le rôle qu’ils lui avait assigné dans la pièce : elle s’est mise en tête d’aller voir de plus près ce qu’il en était, et de ne pas valider les yeux fermés le sophisme qui sert de fondement à la défense du correspondant de France 2 en Israël :

 

- Je suis un journaliste expérimenté et respecté ;

 

- Je fais toute confiance au cameraman palestinien Talal Abou Rahma ;

 

- Donc les faits rapportés par Talal Abou Rahma doivent être acceptés comme la vérité vraie.

 

La Cour d’appel, sans se prononcer sur la véracité du reportage en cause, estime qu’il est légitime de se poser des questions et que les arguments des professionnels qui critiquent le comportement d’Enderlin et de France 2 méritent considération.

 

Abasourdis par cet arrêt, les partisans d’Enderlin réagissent d’abord par la bonne vieille tactique de l’étouffoir : alors que la victoire en première instance de France 2 avait été annoncée à grand bruit, sa défaite en appel le fut sur un mode aussi furtif que biaisé. A l’exception du Monde qui ose appeler un chat un chat et un procès perdu par son nom, la « grande » presse française fait silence, ou, comme le JT de France 2, expédie la nouvelle en quelques secondes en soulignant le fait que Enderlin, selon les juges, à bien été diffamé. Un sondage effectué à l’issue de ce JT aurait, sans aucun doute, montré que la majorité des téléspectateurs étaient persuadés que France 2 avait eu gain de cause devant la Cour d’appel.

 

Or, au fil des mois, et grâce à la publicité données aux « rushes » sur l’injonction de la juge Trébucq, les lignes bougent dans cette affaire, des certitudes se lézardent, des indifférences se réveillent : et s’il ne s’agissait pas, comme on voudrait le faire croire, d’un avatar de la théorie du complot, d’une « meyssannerie » propagée par quelques excités proches de l’ultra-droite israélienne ? Le CRIF, jusque là en retrait, se range au côté de Philippe Karsenty par la voix de son nouveau président Richard Prasquier. Dans nombre de rédactions, dont celles de France 2, le doute s’empare de journalistes jusque là persuadés de la validité de la thèse enderlinienne du meurtre de l’enfant par les tireurs de Tsahal. Des intellectuels, comme Pierre-André Taguieff, rejoignent les rangs de ceux qui ne se contentent pas des arguments d’autorité assénés par Enderlin et ses amis. A l’étranger, notamment aux Etats-Unis et en Israël on s’étonne de l’omerta qui règne en France sur l’arrêt de la Cour, et un éditorial du Wall Street Journal stigmatise France 2 et l’ensemble des médias français complices de l’étouffement de l’affaire.

 

C’est le moment choisi par ceux qu’Elisabeth Lévy désigne sous le nom de « parti des médias » pour lancer la contre-offensive : le ban et l’arrière-ban des journalistes vedettes, primés Albert Londres ou jouissant d’une réputation de baroudeurs de l’info, dont un puissant bataillon issu des rangs du « Nouvel Observateur », se portent au secours de ce confrère malmené par la justice.

 

D’argumentation sur le fond de l’affaire, de prise de position sur les points précis relevés par les accusateurs de France 2, il n’est pas question dans le texte de la pétition : il faut croire Enderlin parce qu’il est Enderlin, telle est l’injonction de ces maîtres à penser médiatiques.

 

Jamais les lecteurs du Nouvel Observateur, ni des autres médias où travaillent les signataires n’auront eu la moindre information sur les thèses développées par Philippe Karsenty lors de son procès en appel. Aucun site Internet des grands journaux n’a mis en ligne les fameux « rushes » qui montrent les mises en scènes organisées, ce 30 septembre, au carrefour de Netzarim à Gaza, ni les questions que l’on est amené à se poser au visionnage de la fameuse scène Al Doura père et fils (absence de sang sur les vêtements, mouvements du jeune Mohammed coupés au montage, alors qu’il avait déjà été déclaré mort dans le commentaire etc.)

 

Les signataires de la pétition pro-Enderlin, dans un réflexe corporatiste pour les uns, d’amitié dévoyée pour un confrère toujours accueillant pour les autres ont, en fait, signé une page noire de l’histoire du journalisme français. Une page où l’on s’inquiète, non pas des entraves mises à l’information du public sur un sujet hautement controversé, mais des « atteintes à l’honneur et à la réputation des professionnels de l’information » par essence immunisés contre toutes les erreurs qu’il pourraient commettre dans l’exercice de leur métier, insoupçonnables es qualités de tout dérapage idéologique.

 

Quand un notaire commet des indélicatesses, l’ensemble du notariat français. se cotise pour indemniser les victimes de ce confrère déchu, dont le sort est laissé à l’appréciation de la justice. Voilà une profession honorable.


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