Le propos est intéressant, mais je ne crois pas que la distinction entre religion et tradition soit réellement significative. Les textes sacrés pourraient bien être le reflet des traditions morales d’une certaine époque. La tradition ne précède-t-elle pas la religion ? De toute manière : ou s’arrête la religion ou commencent les écrits apocryphes et la tradition et surtout qui en décide ? Virginité, voile, homosexualité et autres sujets de bisbille : les exégèses diverses sont souvent des pensums laborieux destinés à noyer le poisson.
Il faut appeler un chat un chat et ne pas essayer de faire une scission entre religion et tradition : la plupart des religions sont par nature peu tolérantes. Les efforts pour essayer de les rendre présentables et compatibles avec nos mœurs occidentales contemporaines me semblent être de la poudre aux yeux. Mais il y a effectivement un problème : la religion est censée délivrer une vérité absolue. Il lui est difficile de relativiser son message : parler d’interprétation plus souple des textes sacrés sont autant de risques de remises en cause potentielles des fondements de la foi.
Les mêmes difficultés se présentent d’ailleurs, lorsque la religion se heurte ou essaye de se rendre compatible avec la science.