Je suis régulièrement frappé par le nombre d’informations importantes auxquelles le public n’a peu ou pas accès. Certaines personnes autour de moi, à qui je relayais la présente information et qui connaissaient pourtant l’affaire Clearstream, ne se souvenaient pas du nom de Denis Robert, malgré son oeuvre considérable sur ce sujet. Je crains malheureusement que le cas de Denis Robert et de l’affaire Clearstream ne soit à l’image de la situation de la profession de journaliste d’investigation en général, profession qui ne cesse de reculer devant la poussée des « présentateurs » et des médias marchands. À ce titre, il sera intéressant de comparer dans les jours qui viennent le tapage médiatique — ou non ! — auquel cette manche que la finance occulte vient de remporter contre le journalisme d’investigation donnera lieu, à celui créé par le remplacement de PPDA par Laurence Ferrari au journal de 20 heures de TF1, lesquels ne sont jamais que les présentateurs d’un journal. Malgré une certaine relève, le journalisme d’investigation va si mal aujourd’hui qu’il faut parfois un coup de pouce de la société civile elle-même pour aller de l’avant. Le désolant rebondissement du jour nous apprend (ou nous rappelle) qu’aujourd’hui, dans notre civilisation « avancée » qui vit à l’heure du « progrès » et du « perfectionnement » le plus avancé, le journalisme d’investigation NE PEUT PAS S’ATTAQUER AUX GROS MORCEAUX.