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Commentaire de skirlet

sur La souffrance de l'enfant précoce


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skirlet 12 juin 2008 13:16

J’ai grandi dans le pays où se faire remarquer entraînait des conséquences encore plus désagréables. J’ai appris à lire à 3 ans (d’accord, c’est loin du petit Coréen surdoué smiley ), ensuite mes parents m’ont freinée autant qu’ils ont pu. J’ai demandé d’apprendre l’alphabet latin (celui de ma langue natale est cyrillique) - c’est non. Alors je me suis mise à déchiffres les lettres par mes propres moyens. Apprendre les chiffres, le calcul - toujours non. En classe (équivalent du CE1) j’étais souvent punie, car d’autres apprenaient péniblement à lire, et je finissais la lecture d’un texte en quelqes minutes, ensuite je l’écoutais plus. Il y a de quoi s’ennuyer... Sauter une classe, c’est encore une fois "non" de la part de la direction. Ma foi, je peux dire que j’ai tout fait pour m’adapter. Elève tranquille, avec de bonnes notes... mais là aussi, j’ai dû choisir "notes ou copains". Comme les copains ne vivraient pas ma vie à ma place, et comme j’ai déjà choisi mon futur métier à l’âge de 7 ans, j’ai choisi les notes et j’ai passé les 10 ans de ma scolarité dans la peau du bouc émissaire. Chaque jour (avec une semaine de 6 jours, seul le dimanche était férié) il fallait faire un effort colossal pour aller à l’école, supporter des moqueries et parfois des coups. Non, ce n’est pas toujours la bénédiction d’être précoce, même à un niveau relativement faible, comme le mien.

J’ajoute que la psychologie n’existait pour ainsi dire pas, considérée comme "fausse science bourgeoise", et aucun réseau n’était prévu pour aider ces enfants. L’article m’a fait remonter bien de souvenirs, merci, cher auteur...


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