• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Surya

sur La souffrance de l'enfant précoce


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Surya Surya 12 juin 2008 18:09

Article très intéressant. Il est rare que l’on parle de la souffrance psycho et scolaire des enfants précoces qui passent pour ne pas avoir besoin d’aide, ce qui est totalement faux, bien au contraire.

Leur souffrance est souvent liée à leur hypersensibilité. Une remarque d’un enseignant, qui va glisser chez un autre enfant, va être reçue comme un coup de poignard traumatisant dans le coeur par ces enfants, par exemple

La souffrance de l’enfant précoce est très souvent dûe aux enseignants eux mêmes qui, il est vrai, n’ont pas le temps de s’occuper de ces gamins qui vont plus vite que les autres, qui ont compris en 5 minutes quand l’enseignant avait prévu de faire dureer l’explication quinze (et on fait quoi des dix minutes restantes ? il faut bien occuper celui qui sème la zizanie en classe du fait de son inactivité, et ça demande des exercices supplémentaires à proposer, donc à préparer, donc à corriger, et il est vrai que le surcroît de travail n’est pas bien accueilli par les instits et les profs, ce qui est compréhensible, mais là où le bas blesse, c’est lorsque les enseignant nient et ne veulent pas entendre parler de ces gamins soit disant plus doués que les autres, alors qu’ils ne savent "même pas" nouer leurs lacets comme vous l’avez justement fait remarquer, ou qui, plus tard, gènent le prof car ils sont agaçants à poser des questions difficiles et doc déstabilisantes auxquels l’enseignant n’est pas préparé. L’enseignant finit par redouter leurs interventions orales et les rejeter, les casser, même, par peur d’avoir l’air de ne pas tout savoir, par agacement devant ce petit "Monsieur (ou Madame) Je-Sais-Tout".

On vit en effet dans une société qui préfère couper les têtes qui dépassent plutôt que d’avoir l’air d’accepter ce qui n’est pas du tout, en fait, de l’élitisme et de l’anti-démocratie.

La démocratie dans l’enseignement n’est elle pas, comme on nous le répète à longueur de journées, de donner toutes ses chances à chaque enfant ? Dans le cas des précoces, curieusement, ce joli principe ne s’applique plus... Par manque de moyens, il faut le reconnaitre, difficile de s’occuper d’un IP quand on a 30 autres gamins dans une classe, mais aussi par manque de volonté, par désintérêt, voire pire.

La démocratie, ça ne doit pas être la dictature de l’égalitté. Nier le fait que les gamins sont différents, et prétendre offrir une école égalitaire, c’est se planter complètement, et n’avoir rien compris. L’égalité, c’est donner toutes les chances de réussite, quelque soit le niveau et les conditions de départ. Ce n’est pas décider arbitrairement qu’on est tous pareils, et traiter tout le monde comme s’il suffisait d’entrer dans un moule. L’enfant précoce est justement incapable d’entrer dans un moule.

Une enquête a été menée il y a quelques années, interrogeant un certain nombre d’enfants précoces sur leurs conditions de vie à l’école, leurs problèmes relationnels avec les rares copains, et leur souffrance. On y lit par exemple les petites méchancetés quotidiennes que certains profs balancent à ces élèves, ça donne à réfléchir, tellement c’est hallucinant, et celles et ceux qui sont passés par là y reconnaîtront avec amertume leur propre parcours...

"l’enfant précoce et sa souffrance - enquête sur la souffrance psychologique des enfants intellectuellement précoces en milieu scolaire"

par Gérolami, Marie-Noëlle

Editions Creaxion - http://www.editions-creaxion.com/

01/04/2004

A commander à l’éditeur ou en vente sur internet

 

 


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès