Oui, les difficultés d’adaptation à un groupe d’âge plus élevé d’un an ne sont rien par rapport au fait de n’avoir rien, ou presque, à apprendre à longueur de journées scolaires. Surtout quand on est intelligent et que l’on est particulièrement intéressé par l’apprentissage. L’enfant doué investit particulièrement son "grandissement". Un enseignement trop pauvre le laisse en jachère. Et il va être davantage à niveau avec des enfants plus grands.
De plus, par expérience, je constate que les enfants précoces sont souvent aussi avancés sur le plan psychologique. Ce qui les conduit d’ailleurs parfois à comprendre vite comment ils peuvent éviter l’effort en faisant celui qui ne sait pas : comme c’est ce qu’on leur demande (des performances inférieures à leurs capacités), cela peut entraîner des blocages sérieux par refus ultérieur de se mettre en échec.
Pour le dire autrement, si l’on ne permet pas à l’enfant doué d’avoir à se tromper, hésiter, etc... il n’aura que peu l’occasion de se confronter à la difficulté (la "castration", dit-on en psychanalyse), et il la redoutera particulièrement. Peuvent s’ensuivre ultérieurement des stratégies d’évitement de nouveaux apprentissages où il ne se sentira pas sûr, et une intolérance à l’échec.
Je pense donc que la difficulté que représente le saut de classes, est intéressante à plus d’un titre.