Que Michel Foucault agace les partisans, c’est très sain. Sur le politiquement correct du “mais” concernant homo/hétéro, je ne suis pas le propos du commentateur. Des goûts et couleurs on ne fait pas un Bien ou un Mal - mais ils existent, comme l’eau et le feu.
La tendance contemporaine est de s’assembler par bandes et de “revendiquer” un droit de communauté dans la foulée. C’est en ce sens qu’il s’agit d’eau et de feu.
Le “mais” est justement le constat que l’on peut surmonter ces écarts radicaux - sans pour cela bêler que tout le monde il est beau, gentil, génial et créatif par le seul fait de naître. La culture n’a rien d’inné ni de spontané, la civilisation des moeurs non plus. Tout cela demande un effort, notamment de recul, de réflexion, de connaissances à acquérir, de mise entre parenthèse des différences irréductibles.
Ce “mais” - que j’ai posé exprès pour faire jaser - justifie la grandeur de Michel Foucult et de Paul Veyne bien plus que l’eau tiède du “nous sommes tous frères”.
Quant à "anti-Bourdieu", cela veut surtout dire que Michel Foucault ne croyait pas à une vérité révélée par le miracle d’être intello-sociologue, mandarin autoritaire, recteur d’une petite cour à sa gloire et effrontément médiatique. Je ne veux pas dire par là que Bourdieu n’a rien à dire, je dis qu’il a utilisé des moyens douteux pour imposer (surtout sur la fin, quand il se savait atteint d’un cancer...) une pensée qui n’est après tout qu’une hypothèse à débattre (selon la méthode scientifique), pas plus. L’inverse de Michel Foucault qui déclarait : « N’utilisez pas la pensée pour donner à une pratique politique une valeur de vérité »,