Ne cherchez pas : c’est moi qui ai voté contre votre article. Je l’ai jugé très intéressant mais son côté un peu manipulateur a fait pencher la balance dans l’autre sens. De plus, j’ai une méfiance naturelle envers l’unanimité. Le côté manipulateur (terme peut-être un peu fort ici) va en sens opposé de la démarche rationnelle que vous prônez.
Votre postulat de départ ("Tout d’abord, il faut rappeler que le droit n’est pas la morale") avec lequel je ne peux qu’être d’accord me semble déraper quelque peu à propos de Gollnish notamment. Le droit ne doit pas légiférer dans la morale mais il ne doit pas être impuissant non plus. Souvenons-nous que la démocratie est un bien précieux et fragile. La loi et la justice constituent des remparts contre la montée des idées dangereuses. Le droit ne doit pas être simplement passif en matière de liberté d’expression. Il doit agir pour la favoriser et agir pour la contenir ou la réprimer dans des cas particulièrement graves.
Vous défendiez Noam Chomsky dans le Monde diplomatique au nom de la liberté d’expression. Soit ! Mais Chomsky a agi librement et consciemment en permettant que son texte soit utilisé à des fins judiciaires pour défendre l’indéfendable : les thèses négationnistes de Robert Faurisson. Librement, il doit assumer son erreur. Je veux bien défendre la liberté d’expression et la démarche rationaliste mais pas un acte individuel qui a consisté à soutenir en procès un individu qui (entre autres !) nie l’existence des chambres à gaz et professait ses idées à l’université comme professeur payé pour éduquer la jeunesse.