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Commentaire de Un enseignant trentenaire

sur La souffrance de l'enfant précoce


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Un ex-enseignant trentenaire Un enseignant trentenaire 18 juin 2008 10:23

Pour répondre au moins sur un point à ce que vous dites : à savoir le pourquoi du rejet de la possibilité des surdoués : Il faut peut être distingué précocité : l’enfant a X années d’avance sur les autres mais arrivé a un certain age cette avance s’errodera à mesure que les autres enfants eux auront leur poussée "d’intelligence" et l’enfant vraiment surdoué qui restera toute sa vie avec cette nature.

Quand au rejet, il y a de multiples raisons : dans un groupe, une masse de gens, celui qui sort de la norme est forcément mal percu, c’est un phénomène social bien connu et confirmé, notamment en matière de sexualité : êtes vous gay ? bisexuel ? travesti ? Voyez comment seulement notre XXI ème naissant arrive timidement à tolérer ces atitudes jugées "déviantes" il n’y a pas si longtemps, voir considérées comme des maladies. Alors pensez donc avec l’intelligence, une notion si difficile à cerner et définir. De Vinci était un génie, on ne peut pas dire qu’il roulait sur l’or ( une pierre dans le jardin des préjugés sur l’intelligence "superieure" ), Mozart était un génie de la musique mais apparemment plutôt simplet pour le reste, Alan Turing un génie de mathématiques à l’origine des premier ordinateurs poussé au suicide en raison de son homosexualité. La masse des gens n’aime pas ce qui sort de la norme, soit parce que cela les renvoi à leur propre "banalité", soit par jalousie car eux même n’ont pas le courage d’assumer certains aspects originaux de leur personnalité ou parce qu’ils croient qu’être "plus" intelligent c’est forcément être plus heureux et plus riche et donc ils trouvent cela injuste. Ce rejet est encore plus féroce chez les enfants.

Exemple très personnel ( qui n’est en rien une affirmation de ma propre nature de "surdoué" puisque je n’en suis pas certain du tout ), qui illuste juste ce rejet de la différence des l’enfance : j’étais dans un collège privé catholique non mixte, réputé de Paris, dés la 6ème j’ai commencé a être moqué par les autres , pourquoi ? Le foot ne m’interessait pas, me bagarer ne m’interessait pas alors que j’étais plutôt grand et costaud pour mon age, je préferais inventer des histoires à raconter et jouer ( les balbutiement du Jeu de Rôle), parler des films fantastiques ou de SF que j’avais vu à la TV, je fuyais les conflits et je preferais la compagnie des adultes, en classe de 6ème une fois j’ai eu le malheur d’utiliser le mot "plausible" au lieu de "possible" pour répondre à un enseignant, je connaissais ce mot et je l’ai utilisé comme il fallait, qu’est ce que je n’avais pas dis ! Je peux vous dire que j’ai souffert. 

Assistez donc à un défiler de dragqueen et observez l’expression du visage des plus de 40 ans qui observent la scène, je pense que vous trouverez cela édifiant. 

En plus nous sommes dans une société et une système éducatif et culturel qui prône une "égalité" illusoire car il est impolitiquement correct de dire que l’inégalité existe, c’est contraire à notre histoire, à nos valeurs, aux droits de l’homme. Sans parler du fait que ce qui est différent est au premier abord incompris et donc fait peur, engendre rejet et haine voir violence, comme avec les différences de couleur. L’homme a peur de ce qu’il ne connais pas en général, alors si vous lui dite en plus que son voisin est différent sur quelque chose d’aussi plastique que l’intelligence... et d’aussi invisible à l’oeil nu, il preferera le nier ou virer à la paranoia, vous savez comme les Américains avec le Maccartysme : ils sont comme nous en apparence mais se sont des communistes ! Votre voisin en est peut être un !

Vous comprenez ?


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