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Commentaire de Xebeche

sur Espéranto et langue des signes ? Des langues pour qui veut l'entendre


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Xebeche 18 juin 2008 19:04

Je lis, sous la plume d’un liguiste anglais qui a étudié l’espéranto, que les adjectifs s’accordent en nombre et cas avec le nom qu’ils qualifient. (vous vous passerez malheureusement du lien : c’est celui au sujet duquel vous disiez ne pas comprendre l’anglais suite à quoi je me suis platement excusé.)

Donc, l’e-o étant flexionnel, les adjectifs s’accordent. Les noms se déclinent et ont un singulier et un pluriel. Et, bien , même si, je vous l’accorde, la régularité de l’espéranto réduit cette difficulté par rapport au français, c’est assez curieux. Certes, cela crée une certaine souplesse de la phrase. Mais il faut apprendre à coller les flexions sur les mots.

On suppose ici une langue isolante avec un ordre de mots définitif et absolu. On apprend cet ordre un fois et après quelques cafouillages, c’est bon, c’est rentré, c’est automatique...

On suppose une langue flexionnelle. Certes, l’ordre des mots est bien moins strict. Mais pour chaque mots il faut ajouter pléthores de flexions. Et c’est un réflexe qui ne vient pas tout de suite.

Pourquoi les langues à déclinaisons sont elles plus dures ? Parce que pour chaque mot, il faut apprendre plusieurs formes. Bien sur, il est possible de déduire logiquement telle forme de celle de tel autre mots, selon des classes de déclinaisons, mais cela ralentit l’acquisition du vocabulaire.

Résumons nous :

  1. La partie d’une langue la plus utile et la plus longue à assimiler est le vocabulaire.
  2. Une langue isolante est formée de mots invariables. Il suffit d’apprendre un mot pour le connaitre.
  3. Une langue flexionelle, à contrario, est formée de mots à désinences, marques de genre et de nombre et autres informations redondante, voire inutiles. Et, chaque mot doit être connu sous toutes ses multiples formes, ce qui est particulièrement ardu pour les adjectifs.

Alors, je sais pertinemment que l’espéranto réduit énormément cette difficulté qu’on rencontre en français, en russe (pire) et en latin. (même si la prononciation obligatoire de toutes les lettres rend cette obligation d’accord lourde).

Toutefois, je fais remarquer que réduire une difficulté, c’est bien, mais que ne pas avoir pensé à la supprimer alors que ça facilitait l’apprentissage de la langue dénote un certain manque d’imagination du Dr Z. D’ailleurs, le dit manque se répercute dans d’autres aspects de l’espéranto, qui est une langue dite "a posteriori"....Je ne lui fait pas de reproches, la linguistique était inexistante en 1887.

Mine de rien, contrairement à l’e-o, l’anglais a des adjectifs invariables. 

Typhon.

 

 


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