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Commentaire de Nicolas

sur Espéranto et langue des signes ? Des langues pour qui veut l'entendre


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Nicolas Nicolas 18 juin 2008 21:11

Je lis, sous la plume d’un liguiste anglais qui a étudié l’espéranto, que les adjectifs s’accordent en nombre et cas avec le nom qu’ils qualifient. (vous vous passerez malheureusement du lien : c’est celui au sujet duquel vous disiez ne pas comprendre l’anglais suite à quoi je me suis platement excusé.)

Donc, l’e-o étant flexionnel, les adjectifs s’accordent. Les noms se déclinent et ont un singulier et un pluriel. Et, bien , même si, je vous l’accorde, la régularité de l’espéranto réduit cette difficulté par rapport au français, c’est assez curieux. Certes, cela crée une certaine souplesse de la phrase. Mais il faut apprendre à coller les flexions sur les mots.

=> certes, mais je ne sais pas si pour autant nous pouvons parler de déclinaisons.

On suppose ici une langue isolante avec un ordre de mots définitif et absolu. On apprend cet ordre un fois et après quelques cafouillages, c’est bon, c’est rentré, c’est automatique...

On suppose une langue flexionnelle. Certes, l’ordre des mots est bien moins strict. Mais pour chaque mots il faut ajouter pléthores de flexions. Et c’est un réflexe qui ne vient pas tout de suite.

=> Encore une fois, il n’y a pas pléthores de flexions en espéranto, les différentes terminaisons sont limitées et les cas aussi : le pluriel et l’accusatif. Ensuite, chaque mot peut être adverbe, adjectif, nom ou verbe. Le fait est qu’en espéranto on peut compiler toutes les racines entre elles, mais elles ne varient pas.

Pourquoi les langues à déclinaisons sont elles plus dures ? Parce que pour chaque mot, il faut apprendre plusieurs formes. Bien sur, il est possible de déduire logiquement telle forme de celle de tel autre mots, selon des classes de déclinaisons, mais cela ralentit l’acquisition du vocabulaire.

=> je n’appellerai pas l’espéranto une langue à déclinaison.

Résumons nous :

 

  • La partie d’une langue la plus utile et la plus longue à assimiler est le vocabulaire.
  • ça dépend de la langue maternelle de l’apprenant...

  • Une langue isolante est formée de mots invariables. Il suffit d’apprendre un mot pour le connaitre.
  • l’espéranto est isolant ET agglutinant

  • Une langue flexionelle, à contrario, est formée de mots à désinences, marques de genre et de nombre et autres informations redondante, voire inutiles. Et, chaque mot doit être connu sous toutes ses multiples formes, ce qui est particulièrement ardu pour les adjectifs.
  • les mots en espéranto ne sont pas à désinence.

  • Alors, je sais pertinemment que l’espéranto réduit énormément cette difficulté qu’on rencontre en français, en russe (pire) et en latin. (même si la prononciation obligatoire de toutes les lettres rend cette obligation d’accord lourde).

    => maisqui s’avère très utile lors d’une dictée... ;)

    Toutefois, je fais remarquer que réduire une difficulté, c’est bien, mais que ne pas avoir pensé à la supprimer alors que ça facilitait l’apprentissage de la langue dénote un certain manque d’imagination du Dr Z. D’ailleurs, le dit manque se répercute dans d’autres aspects de l’espéranto, qui est une langue dite "a posteriori"....Je ne lui fait pas de reproches, la linguistique était inexistante en 1887.

    => des fois, il y a un point "dur" (par exemple l’accusatif pour nous francophones) à digérer, mais ensuite, la langue gagne en compréhension et souplesse. Après, il faut être prudent, car une langue c’est toute une structure, et une petite réforme peut la déstabiliser.

    Mine de rien, contrairement à l’e-o, l’anglais a des adjectifs invariables.

    => mais merci pour tous les verbes irréguliers et la prononciation délicate...

    Typhon.

    C’est quand même mieux ce genre d’échange.

    Nicolas


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