Cent fois sur le métier il faut remettre son ouvrage, donc allons-y.
Cette affaire est un coup monté dont le but était de tenter d’introduire le droit de répudiation des femmes dans le Droit Républicain et Laïc, en cas de non-virginité de l’épouse.
C’était bien sûr un coup monté avec la complicité de la femme, puisqu’il était médicalement impossible de prouver qu’elle n’était plus vierge et donc qu’elle avait "menti" sur sa virginité. Il a donc fallu quelle fasse semblant de "reconnaitre" qu’elle avait menti sur sa virginité, ce qu’elle a fait d’autant plus volontiers et sans trop se faire prier puisqu’elle était complice !
Le coup monté est encore plus clairement établi lorsqu’on apprend que l’avocat du mari a pressé la Mairie d’inscrire le jugement d’annulation, afin que le mari puisse se remarier fictivement, (une fois de plus !!), pour rendre impossible la Cassation de l’annulation qui aurait fait de lui un bigame !!
Ceci étant mis à part, pourquoi cette annulation doit elle être cassée :
1) Parce l’exigence de non-virginité de la femme, formulée par le soi-disant mari, est illégale en France. En effet cette exigence viole le droit qu’on les femmes de disposer d’elle même librement lorsqu’elle sont majeures et célibataires.
2) Parce l’exigence de virginité viole l’égalité entre les hommes et les femmes. On ne peut pas, en effet, l’imposer aux hommes car la virginité, ou la non-virginité, des hommes est improuvable.
Notons que l’exigence en question est probablement valide en droit coranique, pusque les femmes sont mineures toute leur vie chez les musulmans.
3) Parce que le soi-disant "mensonge" de la mariée n’entraine pas de conséquence juridique quant à la validité du mariage. En effet, pour que le marié puisse demander l’annulation, il faut que ce mensonge porte sur une "qualité essentielle" de la femme, or la virginité n’est pas une qualité essentielle d’un être humain. Elle est même faite pour être perdue.
Cette affaire est un coup de tonnerre qui a soulevé l’indignation dans tous le pays et dans toute la classe politique. L’affaire de la ségrégation sexuelle à la piscine de la Verpillère, qui vient immédiatement derrière, est un second coup de tonnerre qui est en passe de prendre aussi des dimensions nationales.
Tout ceci montre le fossé qui est en train de creuser en France entre deux conceptions radicalement différentes du droit et des relations sociales. Une prise de conscience somme toute salutaire, qui annonce d’autres développements ultérieurs.