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Commentaire de Cosmic Dancer

sur Mari à tout prix


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Cosmic Dancer Cosmic Dancer 20 juin 2008 23:07

Gazi Borat

Il y a plus d’un paradoxe dans cette affaire. Je vous réponds ainsi qu’à Léon un peu plus bas, fatiguée moi aussi comme il dit d’entendre "n’importe quoi" sur ce sujet. Ce grand n’importe quoi en effet par la magie noire duquel une femme opérant un choix fonction non de convictions religieuses mais de déception amoureuse décide, en toute âme et conscience, d’en finir avec une douleur et un souvenir traumatisant. Et par la magie noire duquel d’autres femmes, peut-être en mal de combats, en mal de mémoire, en mal de grandes causes, en mal d’elles-mêmes, décident qu’il est bon que cette décision lui soit confisquée.

Mon inquiétude relève tout à la fois de cette exigence d’une interférence de l’Etat toujours plus pointilleuse et omniprésente dans la vie de chacun, alors même que je souhaiterais que cet Etat s’inquiète du sort réservé aux membres qui le constituent si c’était encore possible aujourd’hui, dans l’idée surannée d’un bien commun où la laïcité en tant qu’idée philosophique majeure et lumineuse représenterait, en ce sens, une transcendance - bien que le mot soit maudit de nos jours - indispensable à une paix rêvée et s’éloignant encore. Et tout à la fois de l’insupportation de cette antienne victimiste allant jusqu’à condamner à l’impotence un être humain, une femme, qui doit assumer le trajet qui est le sien, et son erreur d’appréciation sans doute, dans le silence de ses nuits et maintenant de ses jours, tandis qu’autour, du PC au FN (oui), un pays en deliquescence condamne cette même fragile ligne de vie (je ne parle pas là des diseuses de bonne aventure) au nom de valeurs essentielles sans se soucier de l’essentiel que constitue cette même vie.

Je constate non sans ricaner que l’on reprochera à la justice de se soumettre à l’opinion publique ou à des lobbys politiques et que dans le même temps, on l’enjoindra à s’y soumettre.

Je constate aussi à quel point il est difficile aujourd’hui de déterminer, sauf à répéter des griefs comme autant de mantras et de prières, quel visage a notre idée de la laïcité.

Et combien il est difficile en tant que femme interpelée, nécessairement, car nous fûmes toutes vierges et serons toutes vieilles, de faire entendre cette articulation pas seulement juridique (ce n’est pas ma profession), qui consiste à ne pas supporter l’injustice due au sexe - dans un sens comme dans l’autre, d’ailleurs - et, en l’espèce, à ne pas supporter que se cristallisent, au nom du meilleur, les réflexes des pires.

Oui je sais, je fais des phrases trop longues et je suis contradictoire.


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