Marsiho
Vos distinctions ne vous permettront pas d’avoir une vision plus juste. Vous distinguez les juifs religieux des juifs laïcs ? Mais dans les juifs laïcs, distinguerez vous les sionistes et les anti sionistes ? Et dans les anti sionistes, vous distinguerez les bons et les mauvais ? Ce que je veux dire, c’est que d’une part, vous ne pouvez pas (au sens "si vous voulez entamer une réflexion") distinguer entre "bons et mauvais juifs", parceque ca n’a pas de sens. De la même manière qu’il est absurde de juger la communauté arabo musulmane pour les actions isolées de délinquants appartenant à cette communauté, sur les propos de certains imams ou représentants auto proclamés. Le pire étant que vous le dîtes vous même : il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ; votre déclaration s’adresse ici, veuillez m’en excuser, à vous même. Je vais dire quelque chose ici et maintenant qui me desservira pendant tous mes débats sur ce site, mais tant pis, autant que mes futurs lecteurs soient avertis (par pitié, j’aimerais que chacun ait la maturité par la suite de ne pas me traiter de sale sioniste). Je suis juif, je suis juif laïc. J’appartiens pourtant à cette communauté (n’en déplaise à l’auteur) qui est faite d’un ensemble de valeurs culturelles, religieuses, spirituelles, morales, politiques (certes), évènementielle... Sans que je le veuille véritablement. J’ai été élevé par des parents dont leurs propres parents ont vécu la seconde guerre mondiale de plein fouet et ont subi cette éducation. Mon père est né la même année que l’état d’Israel et a vécu les différentes phases de son développement et de son histoire avec intérêt. Moi même ai été élevé dans la peur que " ca recommence". J’ai eu la chance d’avoir en dehors de ma famille tout un tas de fréquentation qui m’ont permis d’avoir suffisamment confiance pour dépasser cette peur et avoir une confiance suffisante (du moins je l’espère).
Ce que je veux dire à l’auteur, et c’est pourtant une évidence terrible (cela me creve le coeur de devoir dire un truc pareil à des personnes qui m’ont pourtant l’air aussi alertes de ce qui se passe autour d’eux) c’est que même dans le cadre d’une communauté, il y a d’abord des gens. Les bases que je vous ai donné sont des "referents matriciels" communs, mais chacun exprimera en fonction de son environnement, de sa personnalité, des traits propres. En d’autres termes, vous pourrez tout à fait trouver des juifs religieux d’une ouverture d’esprit remarquable (je pense principalement aux juifs libéraux, en tombant dans ce que je dénonce, mais disons que c est une tendance) et des juifs laïcs qui eux seront les personnes fermées que vous stigmatisez avec raison... Si tant est que quitte à dénoncer l’extrêmisme, dénoncez le pour ce qu’il est et non pour les personnes qui le véhiculent.
Je me joins à vous pour critiquer les personnes qui effectivement utilisent l’antisémitisme comme vecteur d’existence politique. L’antisémitisme, comme toute forme de discrimination, est un mal violent qu’il appartient à tous de condamner. Encore faut il le reconnaître et l’utiliser à bon escient... Encore faut il que les cartes ne soient pas brouillées partout sur l’étendue de cette notion.
Maintenant il existe des constats avec lesquels je suis en accord : il existe dans les communautés, des tentations de fermeture, et elle peut être perçue ainsi par certains aspects que la communauté juive montre. Maintenant il existe deux options. Condamner aveuglément et légitimer ainsi les violences inter communautaires par le comportement des uns ou des autres ou comprendre d’abord, accepter ensuite et enfin agir avec la sagesse de la réflexion. Voila pourquoi j’ai trouvé votre article dommageable : parcequ’il manquait à mon sens cruellement de recul par rapport à la réflexion que vous souhaitiez fournir. Je vous suis reconnaissant d’avoir apporté quelques précisions à vos propos.
Bien cordialement