@ space_cowboy
Ravi de votre commentaire. Comme vous le voyez, l’ensemble de mes textes repose sur une forme manifeste de sérénité que des importuns de service s’évertuent toujours d’entamer. Je n’ai aucune passion ni aucune vocation à me montrer agressif. Mais comme le dit Marsu, je suis un « réactif » un peu vif. Le propre d’une réaction étant d’être le corrolaire d’un geste qui ne m’appartient pas.
Mon propos n’est pas d’affirmer « qu’une lecture objective de l’histoire » ne serait pas « importante pour construire l’avenir ». Je pense que la plupart des articles que j’ai publiés sur Agora démontrent le contraire.
Je suis amoureux de l’histoire. Mais quand une société se trouve devant un écueil, que faut-il faire ? Continuer à taper dedans, ou bien le contourner. Ma suggestion (ce n’était qu’une suggestion, pas une injonction, encore moins une menace) à « oublier Alger » est adressée à ceux qui croient avoir tout appris de l’histoire parce qu’ils sont allés passer une heure et demie dans une salle obscure, pour voir une brochette de stars estamillés « beurs » triturer l’histoire suivant ses seuls intérêts (même s’ils sont légitimes).
L’histoire de l’Algérie est toujours aussi brûlante pour nous, pour les Algériens, pour les harkis, pour les pieds-noirs, pour les émigrés de la première génération, pour ceux de la deuxième, et à présent pour ceux de la troisième.
Les « vérités toujours bonnes à dire même si elle sont douloureuses. » A condition qu’elles ne soient pas toujours manipulées dans une seule direction. La vérité est toujours complexe, et ramificatrice. Quand j’ai commencé à m’intéresser à l’histoire d’un bout du Sahara, j’ai réalisé que je tirais un fil qui m’a amené à passer une bonne partie de ma vie dans des bibliothèques où je n’avais jamais mis le pied. Tout le monde n’a pas à faire la même démarche bien sur, mais l’histoire se doit d’être respectée dans sa globalité. Or l’histoire aujourd’hui c’est de l’actualité et c’est totalement antinomique.
Alors que fait-on ? On laisse les saltimbanques faire le boulot ?... Dimanche dernier, au cours d’un repas qui m’a fait rencontrer quelques jeunes, on m’a fait une réflexion qui ne laisse pas de me perturber : on parlait du spectacle des comiques qui passent en boucle à la télé, chacun s’accrochant au sien comme s’il faisait partie d’une secte, (il semble que ce soit le sujet de conversation primordial aujourd’hui). Au cours de la conversation, quelqu’un a dit que Bigard était le plus fort car il avait appris grace à lui des tas de choses qu’on ne lui avait jamais enseignées. Et comme exemple il a cité l’Homo Sapiens dont il n’avait jamais entendu parler avant le spectacle de Bigard. Consternant...
Bien à vous. soyez assuré que l’agressivité n’est pas pour moi un psychotrope, mais juste une réaction quand je me vois condamné pour des pensées qui ne me concernent pas.
Patrick Adam