Si le recours à internet ne permet pas d’aborder autrement des sujets délicats et controversés, quel "plus" peut alors apporter ce média extraordinaire, à part servir de dégueuloir ? A quoi ça sert d’être libre de s’exprimer si c’est pour conforter le courant de la pensée unique ?
Faut-il se contenter des thèmes banals (puisque traités par tous les médias classiques), comme le pouvoir d’achat, la pollution, le foot et Carla ?
De plus, si les sujets "scientifiques" sont réservés aux scientifiques, pourquoi les sujets techniques ne seraient -ils pas réservés aux ingénieurs, les sujets médicaux aux médecins, les sujets médiatiques aux journalistes, et, bientôt, les sujets sur le pain aux boulangers ?
Les citoyens sont-ils définitivement condamnés à la "minorité" intellectuelle et morale d’où Kant et les Lumières souhaitaient les sortir ?
La "servitude volontaire" ("laissons faire ceux qui "savent") que déploraient la Boétie et les humanistes a peut-être changé de visage mais elle semble toujours bien en cour...
Je reste persuadé (sinon je ne vois pas pourquoi je me casserais la tête à mener les enquêtes participatives) qu’un jour, des citoyens utiliseront Internet pour construire une info courageuse, sérieuse, "différente" et intelligente (car conçue à plusieurs) permettant d’exploiter librement de nouveaux terrains, d’enrichir vraiment la connaissance et de fortifier le pouvoir individuel.