• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Patrick Adam

sur Oublier Alger...


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Patrick Adam Patrick Adam 4 octobre 2006 18:52

@ Cambronne

J’ai compris ce qu’était l’histoire telle que bon nombre d’historiens nous la servent, à Smara, quand, arrivant dans cette « cité » décrite dans quasiment tout les livres d’histoires comme ayant été bombardée ou incendiée par les troupes du colonel Mouret en 1913, j’ai découvert les reste de la zaouÎa de Cheikh Ma el Aïnin quasiment intacts, et ayant souffert depuis, beaucoup plus de l’occupation espagnole qui débuta en 34, puis de leur abandon par les Marocains.

Quand j’ai commencé mes recherches, sur les conseils du Lt coL Jean D’Arbaumont qui a publié un ouvrage où il traite de la question, j’ai cherché le rapport militaire, puis le rapport politique du colonel Mouret. J’ai remis un exemplaire du rapport militaire aux autorités de Smara qui n’en avaient jamais eu connaissance. J’ai eu aussi le plaisir de remettre divers documents au petit-fils du cheikh, qui les expose à l’intérieur du bâtiment.

La zaouïa est toujours debout, et ça n’empêche pas nombre d’historiens de bazar de continuer à écrire qu’elle a été bombardée. C’est même dans tous les guides touristiques. Le Clézio qui n’est pas historien mais qui a voulu donner des cours d’histoire dans « Gens des nuages » a sacrifié au rituel. De même qu’Antoine de Meaux qui avoue dans son ouvreage n’avoir pas pu visiter la zaouÎa lors de son bref passage à Smara... J’ai participié à une controverse à l’Académie des Sciences d’Outrre-Mer avec le directeur des Guides Bleus qui continuent de parler de cette destruction . Pour l’anecdote, l’homme est descendant du fameux Marmol à qui on doit une « Histoire d’Afrique » des plus intéressantes et qui date du XVIIème siècle.

Je me suis aussi posé beaucoup de questions sur la façon dont on écrit l’histoire la première fois que je me suis rendu à Asrir, près de Guelmim (Anti-Atlas), sur les ruines de Noul Lamta, une cité un peu mythique qui a été, du Xè au XIIIème siècle la capitale d’une tribu de nomades guerriers dont on parle dès qu’on se réfère à cette partie de l’Afrique, vu que ces guerriers se sont joints au Almoravides dans leur conquête du Maroc puis de l’Espagne. Toutes les descriptions font de cette cité une ville importante, connue pour oa fabrication de boucliers en peaux d’antilopes. Quant tu es sur le site, tu te rends compte que c’était une petite boite de terre séchée qui ne devait pas pouvoir contenir plus de cinq cents âmes...

Voilà comment on écrit l’histoire. Et pourquoi j’aime à me glisser dans les fissures... Merci pour tes pensées. Bien à toi.

Patrick Adam


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès