L’article pose de bonnes questions.
Au delà de la popularité médiatique indéniable de Mr Besancenot, deux ecueuils attendent le nouveaux chantre de l’antilibéralisme :
- définir son action politique. Traditionnellement, la LCR était "révolutionnaire", et donc en dehors du système. Cette attitude est confortable pour critiquer, mais faute de proposer une alternative de gouvernement (ou alors juste un tout ou rien), se révèle peu payante en terme électoral. Transformer le NPA en parti de gouvernement, ou en tout cas en allié potentiel, représente un danger évident : celui de se faire assimiler aux autres partis politiques traditionnels,puis marginaliser. C’est ce qui se produit avec tous les partis minoritaires (PC, Verts, PRG, NC...). Dans le cas contraire, le NPA se heurtera à deux éléments contradictoires : la difficulté d’avoir des élus sans alliés (il suffit de voir les difficultés du MoDem actuellement, pourtant situé dans un créneau politique autrement plus consensuel pour les électeurs, et qui ne parvient à garder son indépendance que par la seule volonté et popularité de François Bayrou), et le reproche de ceux qui l’accuseront de ne pas vouloir se salir les mains dans la gestion des affaires publiques (la critique est aisée, l’art difficile...).
- définir une nouvelle vision politique. La LCR était conçue pour défendre un idéal révolutionnaire communiste, idéal devenu désuet. Le NPA se situe sur une ligne actuellement floue, jouant de la popularité de l’antilibéralisme/anti-américanisme en France, sans pour cela définir un projet de société viable. Il lui faudra bâtir rapidement du concret, faute de quoi il risque de dévier vers un projet de société idéale illusoire, à l’image des premiers écologistes ou altermondialistes.
Selon moi, bien que le sentier soit étroit, le NPA n’a pas d’autres alternatives que d’accepter de jouer le jeu des élections par alliances au niveau municipal. Les conseillers municipaux sont les élus les moins "politisés" aux yeux des électeurs, et des accords à ce niveau entre NPA et d’autres formations de gauche aurait un sens. Aux autres élections, le NPA devra sans doute se présenter de façon totalement indépendante pour demeurer crédible, même au prix d’un faible nombre d’élus au final. Quant à sa doctrine, le défi est de taille mais il existe en France un espace pour un parti anti-libéral altermondialiste, pourvu que celui-ci cesse de se référer au communisme. Mais cela exigera une remise en question profonde de bien ses leaders historiques.
Il est frappant de constater combien la situation du NPA est similaire à celle du MoDem : leaders populaires, projets en phase avec la société, difficulté de percer le système bipolaire mis en place par l’UMP et le PS. La différence principale est que Olivier Besancenot ne sera jamais président de la république, tandis que François Bayrou conserve ses chances. Cela a une influence directe sur la façon dont leur parti respectif peut fonctionner. La chance du NPA est la déliquescence des syndicats en France. En foncalisant ses actions et propositions sur ce terrain concret, le NPA pourra apparaitre, sinon comme un parti de gouvernement ou une alternative politique crédible, au moins comme un parti nécessaire à la démocratie et à la défense des faibles. Cela ne serait pas si mal.
03/07 17:00 - jack mandon
@ Bernard Dugué Jolie bibliothèque sociale et politique qu’Olivier Besancenot. Mais (...)
01/07 12:14 - Gilles
Gil "Je suis assez impressionné par l’écho médiatique dont bénéficie ce parti (...)
01/07 12:04 - Gilles
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01/07 11:54 - Traroth
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01/07 11:13 - Traroth
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