je suis globalement en accord avec votre article. Personellement je ne suis pas mal à l’aise. Simplement soulagé. Soulagé non pas pour l’ex otage ou sa famille (dont, il faut être honnête, je me foutais éperduement ; oui désolé c’est comme ça j’arrive plus à chialer en coeur avec les autres quand on me demande de chialer. C’est une politiuqe personnelle et volontariste d’arrêter de particper aux grandes communions sentimentales qui sinon nous emportent loin de toute raison) ; non, soulagé parce que, après ce pic mediatique on arrêtera de nous gonfler avec elle.
Néanmoins je me permet de relever certains points de votre article qui m’ont fait tiquer.
"Dès lors, pourquoi les médias ont-ils érigé Ingrid Betancourt en victime absolue ? Pourquoi n’ont-ils pas, ou du moins pas suffisamment contextualisé la chose ?"
je pense qu’il est difficle de contextualiser tout le temps quand ça dure 6 ans. L’icône est montée au fil du temps, il serait déplacé de sortir "n’oublions pas néanmoins qu’elle s’est foutue dans le merdier toute seule et qu’elle savait ce qu’elle faisait".
"Je prends des risques, et je l’assume, en disant que la place médiatique accordée à la détention d’Ingrid Betancourt était franchement démesurée."
vous ne prenez aucun risque je vous assure ; c’est une évidence.
"Une autre question se pose : cette affaire était-elle l’affaire de la France ? Je ne le crois pas. "
De la France, ça l’est devenu via une campagne de mattraquage (mais finalement peut-on le reprocher à sa famille ? j’aurai fait la même chose sans doute ; par contre on peut le reprocher aux media et autres politiques) ; alors que c’était initialement une affaire du gouvernement français (du temps de Villepin/Chirac) pour des raisons déjà évoquées.
"L’instrumentalisation, pour ne pas dire la récupération faite par le président, Nicolas Sarkozy, et par les médias français ne manque pas de culot."
Si vous parlez de la récupération du cas Ingrid, je suis d’accord avec vous. Par contre si vous parlez de la récupération de sa libération effective, je vous trouve sévère. personellement j’ai trouvé Sarkozy bien en deçà de ce qu’il peut faire en triomphalisme récupérateur. Il a été plutôt "nuancé" et relativement à sa place en fait.
"Les retrouvailles d’Ingrid Betancourt avec sa famille et ses amis sont une affaire privée, exclusivement privée. En diffuser les images, et les considérer comme un fait national est choquant. Nous n’avons pas à regarder ces instants qui leur appartiennent, simple question de pudeur. De manière générale, je trouve cela toujours déplacé de voir un ministre accueillir des otages libérés (pour ne pas citer Bernard Kouchner), s’attribuant des mérites qu’il n’a absolument pas, et sortant ostensiblement de son rôle."
je suis globalement d’accord mais tiens à vous faire remarquer que c’est le cas pour toutes les libérations d’otages. cela fait partie de la messe sentimentale mediatique. Je trouve que c’est normal qu’un ministre (ou un représentant de l’atat autre que la douane quoi) se déplace pour accueillir des otages libérés de l’étranger. Par contre le traitement mediatique n’a pas forcément lieu d’être on est d’accord. Là on saura si le ministre se déplace pour faire sa promo ou non.
"Pourquoi n’a-t-on pas ou presque pas entendu parler des autres otages, colombiens et américains, retenus eux aussi depuis des années ? Cela m’amène à me poser la question suivante : la vie de telle ou telle personne a-t-elle plus ou moins de valeur. Finalement, n’ayons pas peur des mots, les êtres humains sont-ils égaux ? Pourquoi observe-t-on cette fâcheuse tendance à l’indignation sélective ? Pourquoi est-on plus ému par ce qui se passe loin de nos yeux, que par l’intolérable qui se passe sous nos yeux ?"
Cette question pertinente et récurente est cependant posable pour tout événement "sentimental" couvert par les medias. lesquels vous diront qu’ils traitent de ce qui intéresse les français. L’histoire de la poule et de l’oeuf en quelque sorte...
"Mal à l’aise. Je suis mal à l’aise, car partagé entre un immense soulagement de voir cette femme libérée et ses enfants en larmes, et en même temps dégoûté par l’attitude de ceux qui n’ont pas hésité à détourner les vrais enjeux et à se donner en spectacle."
vous êtes encore trop dans le sentimentalisme mais tout n’est pas perdu. SI vous arrivez à vous sevrer de tout battage mediaticosentimentalcommuniesque, la liste des réactions sur cette affaire de n’importe quel politicard de seconde zone allant de Denis Baupin à Copé, n’est plus dégoutante malsaine ou malvenue mais tout simplement fendarde. Malheur à celui/celle qui était dans sa maison de campagne le téléphone coupé au moment des faits !! Quoique à la rigueur son service de presse/assistant a dû pondre une déclaration comme un negre lui écrit ses bouquins.