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Commentaire de Abolab

sur Carcassonne : quand l'armée française tire sur la foule


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Abolab 6 juillet 2008 15:04

"Je ne crois pas l’Armée", affirme un ancien militaire

Dimanche 29 juin, un sergent du 3e Régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa), blesse dix-sept personnes en tirant au fusil d’assaut à balles réelles sur le public, lors d’une démonstration de prise d’otages dans le cadre d’une journée porte ouverte à Carcassonne. La réaction gouvernementale prend très vite une allure politique , en privilégiant non pas l’explication de l’incident, mais la répression rapide au sein de la hiérarchie de l’officier responsable des tirs. Selon des sources militaires, le Président Sarkozy dénonce alors l’amateurisme de l’Armée de Terre, et après quelques cafouillages médiatiques, le général Bruno Cuche, chef d’état-major de l’armée de terre, est contraint à démissionner, remplacé par son numéro deux, le général Elrick Irastorza. Cette démission « extraordinaire » sous fond de « tempête poliltico-militaire  » a entraîne le report de la nouvelle carte militaire à fin juillet.



Fusil fr.wikipedia.org/wiki/FAMAS utilisé lors du drame

L’explication officielle du drame, donnée par le Procureur de la République Brice Robin serait que le sergent aurait « délibérément » gardé des munitions réelles, mais qu’il « estime [en bon soldat- rajout de l’auteur] avoir oublié de les restituer », ce qui apparaît somme toute assez contradictoire. Selon cette explication, le sergent était en possession d’un chargeur contenant quelques balles à blancs et qu’il aurait rechargé avec « quinze à vingt balles réelles  ». Mais la justice ne trouve pas normale cette version des faits. Effectivement, le lieutenant-colonel Le Testu, du Service d’information de l’armée de terre, à Paris, affirme que le sergent était « munitionnaire des dix hommes de son commando ». Outre le fait étonnant que cette information soit délivrée par un service parisien et non directement de Carcassonne, elle est d’autant plus troublante que le sergent était complètement responsabilisé des procédures concernant les munitions, et qu’il semble assez incroyable que ce dernier ait « inconsciemment complété un chargeur dans lequel restaient des balles réelles ». En effet, l’ex-légionnaire franco-suisse Hans Wolf explique dans la Tribune de Genève que « tout militaire vide totalement son chargeur avant de le compléter pour s’assurer que la plaque de poussée des balles affleure bien  ». D’autre part, l’ancien militaire explique que « les balles à blanc et les balles réelles ne sont pas de même couleur et ne peuvent être confondues. Les munitions remises pour l’exercice sont comptées et recomptées systématiquement.  », ce que confirme l’enquête journalistique de France 2 dans un régiment de Strasbourg, relatée dans cet article Agora Vox. Le sergent responsable des tirs est de plus décrit comme un élement "stable, célibataire, très bien noté de ses chefs" selon l’état-major de l’armée de terre dans les colonnes du Monde.

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