Pour une fois, Seb59, je suis d’accord avec vous. La mendicité est un produit de la charité.
Si nous cessons tous de donner, peut-être les mendiants se comporteront en êtres humains, chercheront un travail, une activité qui done du sens à leur vie, revendiqueront leur droits (à une aide sociale, un revenu).
Ceux qui ont pitié des mendiants devraient s’imaginer à leur place. Personnellement, je n’aurais jamais recours à la générosité de gens que je ne connais pas, pour ma subsistance quotidienne.
Accéder à la demande du mendiant, c’est le mettre plus bas que soi, lui nier toute humanité et dignité.
Cela me fait penser à ces enfants dépressifs, et "intenables", qui cherchent désespérément les limites de ce qui est permis, qui cherchent à se raccrocher à des règles. Mais comme tout leur est permis, il n’ont plus de plaisir à rien, et se sentent comme des objets inertes, qu’il faut distraire, nourrir.
J’ai vu récemment une scène étonnante dans le métro.
Un mendiant faisait le tour du wagon en rudoyant quelque peu les usagers. Soudain, du fond du wagon, un grand noir s’est levé (oui je sais, on ne dit jamais "un grand blanc", ça viendra quand il y aura plus de noirs que de blancs en France, voilà pour le politiquement correct) et a apostrophé le mendiant. "Va te trouver un boulot, tu me dégoutes ! Moi j’ai jamais refusé un boulot, j’ai été sur les docks de marseille, je me suis bougé !"
Peut-être que ce qu’a dit le grand noir, a fait tilt chez le mendiant. On lui adressait la parole comme à un acteur potentiel et pas comme à une chose.