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Commentaire de kakadou n’diaye

sur Famine en Afrique : des idées contre la fatalité


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kakadou n’diaye 9 juillet 2008 15:13

j’ajouterai :

Les émeutes de la faim alimentent, en Europe, en France, mauvaises consciences et bonnes volontés. Les difficultés que d’aucunes connaissent ici servent à imaginer celles des autres, là-bas, sans qu’il soit établi un lien entre elles. D’autant que l’on n’en finit pas de nous dire la main sur le cœur et la bouche en fleur qu’il fait les aider tous ces pays où la faim est devenu quotidienne, endémique et parfois si insupportable que la révolte gronde. Et d’avancer même des chiffres qui paraissent importants,60 millions d’euros, sans, pour relativiser, dire que les ressortissants africains envoient 50 fois plus dans leur pays que l’aide officielle, que celle-ci est de O,4% du PIB alors qu’en 198I l’ensemble des pays européens avaient promis juré- craché qu’elle serait de 1% et qu’enfin comme le souligne Paule Imbach ( www.cadtm.org) « l’Aide est un véritable fourre-tout : elle comprend les salaires des expatriés travaillant dans le cadre de la coopération, les frais de scolarité de leurs enfants dans les écoles françaises, les dépenses liées à la scolarité des étudiants du Sud dans un pays riche (alors que rien ne garantit que leurs pays en profiteront un jour),…. les frais de fonctionnement de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) et les apports de la France aux agences multilatérales (Banque mondiale, FMI…). ».

 Et pourtant les liens existent qui font de notre relatif bien-être, leur non relatif mal-être. A coté de l’échange inégal cher à Jalée – mis en avant dés les années 70- Jalée créa le terme tiers-monde- il y a, très directement responsable de ces émeutes de la faim qui émeuvent et font peur tant ces jours-ci l’ Europe, la politique européenne agricole – la PAC-qui permit dans les années 80 et 90, sur la base d’un prix fixe et bas des céréales des viandes et des produits laitiers, de produire plus que ce que nous pouvions consommer. Les surplus furent envoyés vers l’Afrique au titre de l’aide, ruinant ainsi les agriculteurs et producteurs locaux qui ,désertant leurs champs, vinrent s’agglutiner dans les villes. Dakar, paisible capitale de 500.000 habitants à la fin des années 70 en a aujourd’hui plus de 3 millions qui pour survivre font tout et n’importe quoi ( commerce ambulant, mendicité, rapines multiples ) et dépendent pour se nourrir des denrées importées. Celles ci viennent elle à augmenter que c est la panique. Les révoltes de la faim sont d’abord des révoltes urbaines. Du même type que celle qui touchèrent Dakar en novembre dernier . Elles avaient alors le prétexte d’un « déguerpissement » terme élégant par lequel on désigne le « nettoyage » du centre ville de tous ses mendiants et camelots. L’Afrique n’est plus autonome. Elle ne peut plus se nourrir. Elle est obligée d’importer, au prix du marché, alors que le peu d’exploitations agricoles qui subsistent produisent café, arachide, coton et primeurs ….. pour l’exportation.

Sous sa forme actuelle qui consiste à distribuer aux dirigeants des secours et des sommes qui touchent rarement leurs destinataires, l’aide n’est certes pas une solution pour venir au secours des populations affamées qui souvent n’ont d’autres solutions que de prendre des barcasses de pêches aux bords bariolés et, risquant leur vie, de venir en Europe, en France , grossir la vague d’une clandestinité que nos ministres entendent combattre..

Les solutions avancées récemment lors de la réunion de la FAO à Rome qui préconisent l’augmentation des rentabilités agricoles à grand renfort de semences sélectionnées et d’engrais chimiques nous paraissent d’autant plus dérisoires et dangereuses que ces semences et engrais viendraient bien sur d’Europe, tricotant ainsi les fils d’une nouvelle dépendance et représenteraient un surcoût que les bénéficiaires ne pourraient assumer.

Pourtant des solutions existent. La crise actuelle nous permet dans un premier temps de souligner l’insuffisance des recherches liées à la problématique agricole. Rien de véritablement sérieux ou d’envergure n a été étudié, expérimenté dans les trente dernières années. La recherche agronomique – l’agriculture vivrière tropicale- est le parent fort pauvre des centres et institut d’investigation.

 Mais surtout j attire l’attention sur le fait qu’un certain nombre d ’arbres constituent ,avec les engrais d origine animale et l extension des légumineuses adaptées, le socle sur lequel construire en Afrique une agriculture vivrière rentable . J ’ai nommé entre autre le margousier et le balanzan, arbres dont les fruits et les feuilles possèdent des engrais mais surtout des pesticides permettant de se passer de l apport des labos européens.


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