Merci pour cet article et cette information. Il y a de quoi avoir peur, en effet. Pour plusieurs raisons.
Il a été souligné le danger d’un tel fichier, regroupant des informations en croisant des fichiers différents, s’il est aux mains d’un gouvernement de type dictatorial, de quelque bord qu’il puisse être.
En arriver à ces extrêmes est possible, car la démocratie est chose fragile et doit être protégée de ceux qui obtiendraient le pouvoir pour en abuser, par des lois garantes des libertés individuelles et de justice sociale . Pouvoir-contre-pouvoir législatif, c’est le minimum pour que vive une démocratie.
L’utilisation de ces informations pourrait servir à intimider tout opposant éventuel, et faciliterait grandement les arrestations si l’on en arrive à ce niveau-là. Cela s’est vu, et il n’y a pas si longtemps que cela...
Mais, avant ce stade, l’existence-même du fichier est atteinte à la liberté. Parce que cela contribue à une mise en situation de danger. Lorsque les citoyens du Bloc de l’Est, devaient rendre des comptes très régulièrement de leurs faits et gestes, de leurs rencontres, de leurs discussions, cela n’avait pas pour seul but de tout savoir sur chacun, mais surtout de penser que l’on savait tout. De crainte que les informations truquées que l’on donnait apparaissent fausses parce que le tissu social était infiltré, on ne faisait plus. On ne disait plus.
Nous n’en sommes pas là. Mais il suffit de pas grand-chose pour que naisse la peur. Une peur inconsciente, que l’on nie mais qui conduit à faire le gros-dos. Cela donne "Ne dramatisons pas", mais l’on va hésiter un peu plus avant de signer une pétition : "Et si ça m’empêchait d’avoir ce poste à la mairie ?".
La peur est l’instrument de l’abus de pouvoir. Un pouvoir fort rassure quand on est angoissé. Et l’on n’ose pas se mettre en avant si l’on se sent en danger.