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Commentaire de sisyphe

sur Quitter la France


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sisyphe sisyphe 10 juillet 2008 14:22

Je suis totalement découragé par l’absence de réactions, de mobilisation, de résistance de la très grande majorité des français devant le démantèlement de leur pays, et de leurs droits.
Pas un jour ne passe, qui ne batte en brèche la liberté, l’égalité, la fraternité, tous les droits acquis au prix de luttes parfois meurtrières ; pas un jour sans que des lois ne viennent atteindre les plus démunis, au profit des puissances financières, pas un jour sans que de nouvelles mesures ne viennent livrer ce pays à l’ultralibéralisme le plus cynique, et tout ça devant l’ahurissant silence et la résignation de la grande majorité de ce peuple qui en est victime..

Après la loi sur les cadres, hier ; aujourd’hui, c’est la déconstruction de la loi SRU qui est annoncée : plus d’obligation pour les communes d’avoir 20% de logements sociaux ; les loyers vont donc continuer à augmenter, les travailleurs précaires à habiter dans leurs voitures, les sdf se multiplier.

Comme le clan de mafieux au pouvoir dispose de l’intégralité des pouvoirs de décision, sans aucun organisme ou recours légal de contre-pouvoir, le démantèlement de la France va se poursuivre pendant encore au moins 4 ans, sans que rien ne s’y oppose : je suis totalement las de crier dans un désert.

Je pensais que le salut pouvait venir de la révolte des jeunes, de l’altermondialisme, d’une solidarité universelle qui pourrait les unir et devenir une réelle force de contestation, de proposition, de prise de conscience, de rébellion salutaire,
mais les forces dominant ce monde sont trop puissantes,les individus trop isolés, la répression de plus en plus institutionnalisée, pour envisager la moindre éclaircie dans les temps à venir.

En France, l’horizon est totalement bouché pour encore au moins 4 ans : les dégats risquent d’être définitivement irréversibles

Alors, quelles solutions ?
Au delà des gesticulations, des déclarations de principe, des emportements occasionnels, des colères rentrées, aucune, si ce n’est de faire le dos rond, d’être chaque jour plus grugé, plus soumis, plus réduit à merci.

Le peuple français est victime d’un choix soi-disant démocratique, fait par quelques millions de cyniques ou/et d’imbéciles qui, séduits par des mensonges, de la tromperie, de la traitrise, ont soumis le pays au joug d’un clan de valets zélés des puissances financières et de l’asservissement par les vampires de la spéculation et de la privatisation du vivant.

Des voix avisées s’élèvent, ça et là, pour essayer d’arrêter le massacre, d’empêcher le pire (N. Klein, Stiglitz, V. Forrester, Ziegler, Chomsky...) ; elles sont emportées et couvertes par le tapage de la com’, des strass et des paillettes de la tv et des médias aux ordres : dormez tranquilles, nous nous occupons du reste.

Brazil, 1984, Le meilleur des mondes ; ce n’est plus de la science-fiction, c’est du réel : bientôt Mad Max, pour les peuples privés d’eau, de nourriture...

Et tout ça jusqu’où ?

Au carnage final ?

Alors, oui, dégoûté, découragé d’être réduit à l’impuissance, je ne peux, pour autant, accepter de me voir chaque jour un peu plus extorqué de mes droits, de mes libertés, et réduit à une vie privée de sa dignité.

Et je dis que, pour tous ceux qui le peuvent, l’expatriation est, encore, une forme de résistance.


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