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Commentaire de aram

sur Oublier Alger...


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aram (---.---.163.3) 5 octobre 2006 23:43

Avant de poursuivre la lecture des commentaires qui suivent, je crois devoir faire une pause ici pour corriger de nombreuses lacunes dans le discours de P. Adam. Ce dernier semble, hélas, n’avoir rien appris de son séjour en Algérie :

1°) Si les Algériens ont opté pour la coopération avec les Russes, dès la fin des années 60, c’était pour deux raisons :

a) Les Européens, et en particulier les Français, avaient ri au nez des Algériens quand ceux-ci s’étaient ouverts à eux de leur projet d’installer une usine sidérurgique à Annaba. « Comment, vous qui ne disposez ni de moyens humains compétents et suffisants ni d’industre capable de consommer votre éventuelle production, pourriez-vous entrer en concurrence avec la sidérurgie européenne qui, elle-même, souffre non seulement d’une mévente grandissante mais souvent de l’incapacité de suivre l’évolution technologique permanente ? » leur avaient objecté non sans raison les Européens. De la même manière que Nasser confronté à un égal refus à l’occasion de l’édification du barrage d’Assouan, Boumédiène, saisissant alors l’offre alléchante et opportune de la Russie, a donc relevé le défi en contractant avec cette dernière. Bien évidemment il n’est pas de mon propos de commenter ici les résultats parfaitement négatifs de cette opération.

b) Il faut se rappeler que la nationalisation de son pétrole par l’Algérie en 1971 avait été immédiatement sanctionnée par une espèce de lever de boucliers en vertu duquel, tout en déclarant rouge le pétrole algérien, autrement dit pétrole interdit d’accès sur le territoire européen, un blocage des relations commerciales avec ce pays a été décidé et mis en application de longues années durant. Du coup, Boumédiène s’était mis en quête de nouveaux marchés pour écouler son pétrole mais aussi pour y acheter ses équipements.

2°) Le recours aux « frères arabes » du Moyen-Orient que l’Algérie a eu, durant les vingt premières années environ de son indépendance, tient, lui, à une triple raison :

a) A la rentrée scolaire de 1962, les Algériens, faisant le décompte des élèves comme des effectifs disponibles, s’étaient rendu compte que 85 % des enfants admissibles à l’école n’étaient pas scolarisés, d’un côté ; et, de l’autre, que les quelques centaines d’instituteurs disponibles, de souche exclusivement autochtone, ne pourraient jamais prendre en charge les 15 % d’élèves déjà inscrits à la veille de l’indépendance.

b) Confrontés à une situation aussi dramatique, les autorités du pays s’étaient rapprochées de leurs homologues françaises pour leur demander avec insistance l’envoi, au titre de la coopération déjà prévue dans les Accords d’Evian, d’un contingent le plus fort possible d’enseignants français. Il était clair, à ce moment là, que, pour la France déployant à travers tous les continents une activité intense dans le sens de son rayonnement culturel, l’occasion de préserver la culture française en Algérie devenait à tous égards un geste prioritaire. Mais ce n’est pas ce choix que de Gaulle avait retenu, puisqu’il est resté sourd aux appels de détresse reçus.

c) Le recours aux plombiers, savetiers et autres chameliers moyen-orientaux décidé alors par Alger devenait par suite inéluctable. Et le cortège de fondamentalistes qui allait accompagner ces soi-disants enseignants se traduirait bien sûr par les conséquences désastreuses qui ensanglante l’Algérie depuis plus de quinze ans...


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