En fait, en privant cette femme de la nationalité française, on la coupe de toute possibilité d’émancipation. Vous dites "Mais je la considère plus comme une victime (de son mari) que comme une prosélyte d’un islamisme fondamentaliste (que je combats)", mais la situation des filles scolarisées qui portaient le voile est analogue : ce n’était pas non plus un choix personnel. Et de la même manière, on leur fait porter le poids des décision de leurs parents en leur interdisant l’accès de l’époque de la République, ce qui va avoir tendance à abréger leur scolarité (le prétexte est tout trouvé) et les pousse dans les bras de précepteurs parfois radicaux, et le remède est alors pire que le mal, puisque encore une fois, on coupe ses gamines de toute possibilité d’émancipation.
De plus, je note que personne n’est dupe et que tout le monde se rend bien compte que la "loi contre les signes religieux ostentatoires" est en réalité une loi contre le foulard islamique. C’est sous-entendu dans votre article comme quelque chose de tout naturel. D’ailleurs, gageons que si quelqu’un demandait à être naturalisé français en portant une croix ou une étoile de David grande comme ça, personne n’y trouverait rien à redire.