Si la motivation principale de cette décision est la pratique radicale de la religion, l’auteur n’a sans doute pas tord de noter une pointe d’islamophobie rampante dans cette décision. Nul doute que si cette dame avait été mormone, par exemple, la décision aurait été différente (alors que la pratique religieuse eut été toute aussi radicale). En ce sens, une telle décision pose problème car elle semble donner plus de droits à certains, qui se croient du coup tout permis, comme l’exprime brillamment un illuminé plus haut dans ce fil qui va même jusqu’à parler "d’athéisme chrétien" pour justifier sa propre bétise (on aura décidément tout lu sur ce site !)
Reste la question de la soumission de cette femme à son mari. Pour commencer, j’ai du mal à voir comment on peut sérieusement parler de "soumission volontaire" ; je ne suis pas psychiatre (je les laisserai donc me répondre sur ce point) mais je ne vois pas les mécanismes par lesquels un/e adulte avec toute sa tête et son libre-arbitre peut choisir sciemment de se mettre dans une telle position (peut-être une forme du syndrôme de Stockholm ?). Dans le reste de mon raisonnement, je vais donc faire l’hypothèse que cette soumission n’est pas choisie.
Dans ce cas, est-ce vraiment la solution que de ne pas intégrer cette femme à la communauté française ? Par exemple, lui donner la nationalité française aurait impliqué de lui donner le droit de vote, ce qui aurait requis un minimum d’explications sur les droits (et les devoirs) de cette femme en tant que citoyenne française. Je crois même savoir qu’il existe des sortes de "stages" d’instruction civique pour les personnes souhaitant s’installer en France (a fortiori, ce genre de stages devrait exister pour ceux qui veulent devenir français, ne serait-ce que pour les informer de leurs droits). Qui sait ? Cela lui aurait peut-être ouvert les yeux sur sa situation, même si je suis conscient qu’une telle espérance peut apparaître comme un excès d’optimisme. A l’opposé, en lui laissant uniquement sa nationalité alors que cette femme vit en France, elle est condamnée à ne jamais pouvoir s’exprimer ; et ça ne l’empêchera de continuer à vivre comme elle le fait actuellement.
En résumé, il faut selon moi distinguer la décision qui a été rendue de la situation de cette femme. Je ne pense pas qu’il y ait grand monde pour soutenir de telles pratiques religieuses dans notre pays ; mais ce n’est pas pour autant que la décision du Conseil d’Etat était la bonne décision à prendre.