Emmaillotées, peut-être, mais pas contre leur gré. Et même les plus intégristes de cette religion qui les emmaillote ne prône pas un bain de sang pour les infidèles, ni la guerre sainte généralisée.
Soyons sérieux.
Le voile (ou foulard, ou hijab, ou burka) n’est pas un signe religieux. C’est un instrument/prétexte politique, sociologique et communautariste d’oppression. Le voile, c’est la revendication affichée de la non-intégration. Les intégristes ont récupéré et détourné ce symbole à leur profit, sans véritable fondement coranique. Le port du voile est avant tout une provocation.
L’erreur est de traiter ce problème sous l’angle de la laïcité, c’est-à-dire de la religion, nous tombons à chaque fois dans ce piège. Les intégristes savent qu’en amenant le débat sur le terrain de la laïcité, on traitera de la religion.
C’est l’effet pervers de la laïcité, elle ramène toujours à la religion, donc à la défense d’une notion sacrée, sur laquelle on ne peut transiger, même (comme ici) lorsque la religion n’est qu’un prétexte.
On peut régler le problème sans parler de religion ni de laïcité. L’application des principes de la république française suffit : on peut très bien interdire le port de ces signes distinctifs, au simple motif qu’en France, on ne peut pas accepter la soumission d’une catégorie de la population à une autre, et au nom du respect de l’être humain, tout simplement.
Les laïcs intégristes sont, à mon sens, aussi dangereux que les extrémistes religieux. De nombreux pays se passent très bien d’une laïcité constitutionnelle, mais la pratiquent naturellement.
Des siècles avant l’invention politique de la laïcité, les religions cohabitaient. En Espagne, juifs, musulmans et catholiques vivaient en bonne intelligence jusqu’au règne d’Isabelle la Catholique.
En France, la laïcité a été inventée, non pour des raisons philosophiques, mais pour désengager financièrement l’Etat de la gestion des églises. Elle a servi de prétexte.
De même que les croisades ou les guerres de religion n’ont rien à voir avec la religion, mais sont des prétextes pour dresser des hommes contre d’autres hommes, la finalité étant toujours la même : s’emparer des territoires ou des richesses d’autrui, en invoquant de nobles sentiments.
De même que la revendication du port du voile au nom de l’islam est un prétexte pour revendiquer un refus d’intégration ou un repli communautariste.