à Sysiphe et à l’auteur
Il y a malentendu : la nationalité ne lui a pas été refusée au motif de la burqa. Je vou ssuggère de relire la décision du conseil d’état : "si Mme A possède une bonne maîtrise de la langue française, elle a cependant adopté une pratique radicale de sa religion, incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et notamment avec le principe d’égalité des sexes ; qu’ainsi, elle ne remplit pas la condition d’assimilation posée par l’article 21-4 précité du code civil"
La pratique visée ne se limite pas au port de la Burqa (qui accessoirement n’a rien à voir avec le Maroc, ni avec un islam normal et non fanatique) mais à son attitude d’ensemble, notamment de soumission totale. Le conseil d’état se réfère parmi les valeurs de la république à l’égalité des sexes, principe qui en soi n’est pas religieux.
Le conseil d’état a d’ailleurs montré récemment qu’au nom de la laïcité il peut défendre l’islam comme l’illustre cette décision récente.
Tout ça pour dire que tous les échanges visant à dire que le conseil d’état verserait dans l’islamophobie (ou du moins ceux qui soutiennent sa décision) sont un peu à côté de la plaque.
Ceci dit, au-delà de ces aspects, il y a bien des débats :
- certaines attitudes religieuses sont fondamentalement contradictoires avec les valeurs de la république ; si elles sont adoptées par des nationaux, on ne peut rien faire tant que la loi n’est pas violée (par exemple un mari qui veut empêcher des médecins masculins de soigner sa femme et qui finit par être condamné) sauf à vouloir les transformer en apatrides.
- faut-il aller jusqu’à refuser la nationalité à quelqu’un qui adhère à des valeurs contraires à celles de la république ? Je dirais que oui, après tout devenir citoyen de la république française, autrement que par naissance, signifie proclamer son adhésion à cette république et ne se fait pas à la carte, en acceptant telle ou telle valeur ou tel ou tel avantage, tout en refusant telle ou telle valeur ou en n’assumant pas tel ou tel devoir. Le conseil d’état a donc raison
- après on peut se demander si on ne devrait pas accorder la nationalité seulement à 18 ans et en appliquant ces mêmes critères à tous...