Avec quelques jours de retard, merci Forest Ent de cet article où vous parvenez à rendre intelligible un système dont la complexité déroute la plupart des gens.
Quelques rappels ’civilisationnistes’ s’imposeraient peut-être : le rachat de la dette (d’un Etat, s’entend) remonte loin - si je ne me trompe c’était là une des raisons de la création de la Banque d’Angleterre au début du XVIIIe siècle.
Les Etats-Unis ont prospéré par le recours au crédit, à la ’mauvaise monnaie’, à de ponctuels sauvetages, souvent pilotés par un gouvernement fédéral peu soucieux alors de ’laissez-faire’, et ce depuis le milieu du XIXe siècle.
Pour un pays qui imprime la devise In God We Trust sur sa monnaie et dont la Constitution stipule toujours que celle-ci doit être en or et en argent, les comptes équilibrés et la ’hard cash’ ont toujours paru un obstacle à la fluidité. L’histoire récente des USA est ponctuée de faillites, de crises financières, de bagarres homériques au sujet de la monnaie (ah, ce brave W. Jennings Bryan !), de mesures autoritaires (Jackson, Lincoln, Roosevelt).
Si je voulais jouer à l’avocat du diable, je dirais en outre que les subprimes ont permis, brièvement (mais la vie est brève, n’est-ce pas ?) à des millions de personnes qui n’auraient jamais accédé autrement à des ’McMansions’ de mener grand train, là où en France ’on ne prête qu’aux riches’ et, en conséquent, on laisse se développer une fracture béante entre propriétaires et mal-logés.