Il est bien mérité que René Pétillon reçoive quelque laurier. C’est depuis plus de 30 ans un des meilleurs français, sur la forme et sur le fond.
Son style était au début très inspiré du nonsense anglo-américain, à la "mad magazine" ou "mel brooks", ce qui était criant dans les parodies de Sherlock Holmes et Arsène Lupin ("la dent creuse"). Le personnage de "Jack Palmer" l’a progressivement orienté vers une dérision plus profonde et plus humaine. Il a atteint maintenant un équilibre et une maturité remarquables, en particulier dans ses caricatures du "canard enchaîné", merveilles de précision, où il écrabouille sans difficulté le malheureux Cabu qui n’a jamais réussi à renouveler son style après les années mai 68.
Un amateur de BD humoristique ne peut pas ne pas avoir lu "la dent creuse", "le pékinois" et "l’enquête corse". Il est dommage que cette dernière BD, tout à fait juste et remarquable, ait été autant massacrée dans son adaptation au cinéma, stérile et castratrice.