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Commentaire de Marc Bruxman

sur Les fruits sont à tous et la terre n'est à personne


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Marc Bruxman 31 juillet 2008 21:03

Ca je suis tout à fait d’accord.

Ce que je critique dans l’utopie "communiste" c’est qu’elle sépare le monde en deux classes et qu’elle rabache souvent aux gens qu’ils ne peuvent pas réussir dans le monde actuel.

C’est faux ! J’avais avec moi en école d’ingénieur des jeunes issus de l’immigration qui ont passé leur enfance dans des cités "sordides". Cela fait maintenant quelques années qu’on est sorti d’école et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ont réussi brillamment. Peut être qu’ils étaient plus intelligent que les autres, mais surtout ce qui a fait la différence c’est qu’ils ont a un moment compris qu’eux aussi pouvaient réussir. Ils n’ont par contre pas réussi sans travail ca c’est sur !

Or combien de fois j’ai entendu des politiques ou des associations faire passer le message à ces jeunes qu’ils ne pouvaient pas réussir parce que soit les patrons sont des salauds, soit les français sont racistes, etc, etc, ... Et bien ce que je peux dire c’est qu’aujourd’hui ces mêmes qui ne pouvaient pas réussir parce qu’ils étaient "arabes" sont recherchés parce qu’ils parlent couramment arabe, comprennent la culture du monde musulman et ont en plus les mêmes compétences techniques que le reste de la promotion. Ils sont mieux payés que moi et ce n’est pas un hazard. Mais si ils avaient écoutés certains oiseaux de mauvaises augures, je crains qu’ils seraient restés dans leur condition.

De même lorsque l’on dit vous avez d’un coté les riches, et de l’autre coté les "ouvriers", on nie la possibilité pour l’ouvrier de réussir. Rabaché à longueure de journée, cela finit par créer des dégats psychologiques chez ces mêmes ouvriers a qui l’on ote tout espoir en dehors d’une "révolution" à venir. Cela me fait un peu penser à un autre "opium du peuple" ou l’on te disait : "ta vie est merdique, tu souffres, mais quand tu sera mort, ca sera super, au paradis !".

Je finis par croire que la finalité de ces utopies et du dogme appris n’est pas d’aller vers un monde meilleur, mais de rendre le monde tellement déprimant pour ceux qui y croient qu’ils en viennent à réver à la révolution. Alors qu’ils pourraient dans ce même temps réver de réussir.

Le fondateur de Mac Donald par exemple n’était pas riche à la base. Il tenait une sandwicherie tout ce qu’il y a de plus classique aux Etats-Unis. Il a au final fait fortune même si il est vrai qu’il s’est en partie fait arnaquer par des financiers.

Les américains ont cette chance, c’est qu’on leur enseigne dés le plus jeune age que la société est "dynamique". Ils ne sont pas prisonniers de leur condition. Des riches peuvent devenir pauvres et des pauvres peuvent devenir riche. De plus il n’y a pas aux états-unis de métiers "non nobles". Un vendeur de sandwich qui réussit brillamment sera autant considéré qu’un informaticien qui réussit de la même façon. En France, on a beaucoup de métiers qui sont regardés comme des sous-métiers. Pour vous en convaincre, essayez de draguer une fille en lui disant que vous êtes gérant de Kebab !

Pour le reste, oui les utopies aide à vivre et c’est leur fonction. Le libéralisme lui même est une utopie tant la plupart des sociétés dites "libérales" ne le sont pas. Ainsi les Etats-Unis que tout le monde regardent comme un pays libéral sont en fait un pays extrémement régulé par l’état et ou les libertés individuelles sont parfois bafouées.

Mais il y a des utopies qui incitent leurs croyants à se dépasser eux-mêmes et elles conduisent effectivement à un monde meilleur dans le sens ou en se dépassant, elles accroissent les croyances de l’humanité. Personellement je n’oublie jamais que si nous avons la chance de vivre comme des nantis c’est parce qu’il y a des gens qui ont certes été motivés par l’appat du gain, mais qui ce faisant on crée des techniques qui permettent dans nos pays de vivre très bien.

Je terminerai par une métaphore qui je l’espére fera comprendre mon point de vue. Prenez la coupe du monde de foot. On pourrait réver que toutes les équipes qui participent soient championne du monde. On pourrait dire à de petites équipes, vous n’avez aucune chance face au Brésil, à l’Allemagne, ou à telle ou telle autre équipe. Pourtant lorsque la France a été championne du monde en 1998 personne ne l’attendait à cette place au début de la compétition. (On disait même à la radio qu’il fallait virer cet entraineur incompétent). Mais dans tous les cas, quelle serait la valeur de la coupe du monde si toutes les équipes pouvaient la soulever ? Et est ce qu’au contraire, pour un sportif le rêve d’être un jour champion n’est pas une raison de vivre suffisamment intense et supérieur au simple fait de se dire que tout le monde pourrait être champion si le monde était idéal ?





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