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Commentaire de sisyphe

sur Les fruits sont à tous et la terre n'est à personne


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sisyphe sisyphe 1er août 2008 06:15

Des ouvriers qui se sortent de leur conditions, il y en a plein. Le plus injuste c’est justement le message que vous tentez de nous passer ici. Il faut cesser de dire aux gens que sous prétexte qu’ils sont pauvres ou issus de l’immigration, ils n’y arriveront jamais. Il vaut mieux mettre en avant ceux qui ont réussi malgré leur pauvreté initiale et sont aujourd’hui relativement riches.

Oui ; c’est le fameux "modèle américain" : ça ne concerne qu’une infime minorité. Comme dit par ailleurs, 98% des riches sont nés riches. Et 85% des richesses du monde sont détenues par moins de 10% de la population.
Il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles, et les exploiter en leur faisant miroiter quelque chose auquel ils n’auront, pour la très grande majorité, jamais accès. Les inégalités s’aggravent, au cas où vous ne le sauriez pas.
Si le travail payait, ça se saurait depuis longtemps, depuis que des millions de travailleurs, et de travailleurs parfois forcenés (les mines, le bâtiment, les usines) se sont échinés au travail toute leur vie, pour se retrouver sans rien, une fois leur pauvre retraite atteinte.

En revanche, grâce à la spéculation, ou simplement à l’argent placé dans des paradis fiscaux, combien gagnent des fortunes, sans rien faire ?

Tant que ce système ne sera pas régulé, tant que les profits de la spéculation ou ceux de l’argent placé, ne seront pas taxés, alors que le travail, lui, l’est lourdement, tant que les produits de la richesse créée par ceux qui travaillent, n’iront pas, pour la très grosse partie aux travailleurs, mais au capital, tant que règnera la loi de la jungle, avec le pouvoir à  ceux qui naissent sans avoir besoin de rien faire, tant que ce système inique continuera de produire et d’aggraver les inégalités, le baratin du self made man, ne sera qu’un miroir aux alouettes, pour continuer à faire travailler les gens dans des conditions qui ne leur permettront jamais de sortir de leur condition.

Ce système a plus que largement prouvé son injustice, son impéritie, et, quand une crise inévitable survient, parce qu’il n’est tout simplement même pas viable, ce sont toujours les mêmes qui en payent le prix ; à savoir, ceux qui n’y sont pour rien ; les citoyens de base, sans moyens, sans pouvoir.

Ne pas voir ça, c’est soit par aveuglement lié à une position personnelle de privilégié, soit pour défendre farouchement une idéologie qui a prouvé toute sa nuisance, en provoquant, de plus en plus, des dégâts irréversibles. La fameuse "main invisible du marché" n’est, on le sait maintenant avec certitude, qu’une main d’étrangleur pour les plus pauvres, et de consolidation des privilèges pour les nantis d’origine.

L’industrie du luxe ne s’est jamais si bien portée, quand la misère, la famine, le manque d’accès à l’eau n’ont jamais été aussi dramatiquement répandus.

L’utopie c’est de faire croire qu’en continuant avec le même système, les choses pourront changer : on sait que celà ne sera pas.

Alors, oui, retrouver le sens du collectif, changer les règles de la propriété, reconfier aux états, aux citoyens, surtout, en refondant une réelle démocratie, les moyens de dicter une politique qui régule l’économie, au profit du plus grand nombre ; non seulement ce n’est pas une utopie, mais c’est LA SEULE solution ; et elle doit être imposée d’extrème urgence, avant que les dégâts soient irréversibles.

Les tenants de la mondialisation dérégulée ont prouvé leur capacité de nuisance ; il est plus que temps de leur retirer leur pouvoir d’apprentis sorciers et d’empêcher les ravages qu’ils font subir à la planète et à la très grande partie de ses habitants.

Replacer l’homme au centre du système global, restaurer la primauté de la politique et du bien public, contre l’économie toute-puissante ; non seulement c’est possible, mais c’est réalisable, et c’est urgent.

Le reste, c’est du baratin, de la poudre aux yeux, un nuage de fumée pour endormir les gogos, et continuer à les exploiter, en leur faisant croire qu’ils pourront s’en sortir, alors qu’on sait que c’est faux, pour la très grande majorité.

Il est temps que les citoyens du monde se réveillent pour réclamer leurs justes droits.


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