D’abord, merci de me lire si attentivement. Et, sur le fond, vous posez la bonne question : quoi faire ? Est-ce qu’il suffit de se parler, d’échanger, bien sûr que non. Mais c’est le préalable indispensable pour contrer ses systèmes qui se développent à grande vitesse depuis une quinzaine d’années, et dans tous les domaines. Comme il est dit plus haut, ces stratégies ont leurs gourous, et le nouveau management s’inspire de techniques de manipulations bien décrites depuis... quatre-vingts ans...
Ce qui désespère l’homme, c’est justement d’être ravalé au rang d’objet à manipuler. Comme dans le cas extrême du harcèlement professionnel, l’habitude du manager, pour asseoir son pouvoir, de mettre l’autre, volontairement, en situation d’instabilité, avec la carotte d’un rattrapage possible d’estime si le salarié fait exactement ce qu’on attend de lui et se défonce à fond, ne perdure que parce que la satisfaction n’est qu’éphémère, et la nouvelle infériorisation, inéluctable. Sinon, le salarié qui a eu peur et qui est rassuré, se dit qu’il a eu peur pour rien, et relâche son effort. Il ne peut y avoir que retour de la pression, et, même, aggravation de celle-ci (sinon, le salarié, susceptible d’apprentissage se dit "On ne me la fait plus à moi : même pas peur").
Comme dans tous les systèmes pervers, il y a aggravation des conduites.
Et sentiments dépressifs croissants des salariés.
Alors, quoi faire ?
Je ne peux pas répondre à cette question, mais donner des pistes :
J’en avais donné une, sur le texte très intéressant d’Anna à propos d’Adidas qui ne va plus fabriquer en Chine : je ne sais pas très bien comment on met le lien, alors je le recopie. Cela concerne nos comportements de consommateurs. Mais aussi le fait que, quand on est infériorisé par ceux qui ont le pouvoir, et volontairement divisés, on oublie que notre force, c’est notre union. Pas la peine de faire un dessin sur le plan politique, vous avez compris.
"L’article est intéressant, les questions qu’il pose aussi. Cela se voit à la discussion qui démontre la difficulté à trouver des solutions. J’aime bien l’idée de la mise en place d’une mondialisation altermondialiste, présentée par logan.
Mais en attendant, on fait quoi ?
Comme le dit Serge Dassault dans la vidéo, penser en terme "lutte des classes" est peut-être dépassé. En tout cas, inefficace, si l’on pense aux résultats des "révolutions prolétariennes".
Le problème, c’est toujours qui a le pouvoir, pourquoi, ce qu’il en fait, et quels sont les contre-pouvoirs.
Actuellement, les pouvoirs sont aux mains des grands groupes industriels et de distribution, et de leurs patrons. Ce n’est pas récent, mais cela s’accélère.
Quel est le contre-pouvoir ? En fait, il est détenu par ceux qui font leur richesse : c’est-à-dire nous, les consommateurs.
Il me semble qu’il nous faut être lucides sur les stratégies déterminées de ces groupes, et nous responsabiliser COLLECTIVEMENT sur les stratégies à adopter pour qu’il ne s’agisse pas d’un pouvoir absolu. Le bulletin de vote ne suffit pas. Je pense plutôt à une organisation fluide des consommateurs, via internet, qui permettrait de concentrer les informations sur les stratégies des groupes, les conditions de travail des employés, donc l’emploi d’enfants, les économies locales mises à mal, les produits alternatifs, la formation des jeunes à une consommation raisonnée, au sens du collectif, à la responsabilité de ses choix, y compris de consommation, à l’entraide, etc... La désinformation et les fausses rumeurs pourraient être travaillées dans l’organisation. Et l’infiltration par des agents du pouvoir (représentant les grands groupes) y serait détectée par les membres. Des questions de stratégie globale y seraient discutées. Des boycotts de produits pourraient être décidés, (même imparfaitement suivis, cela marche sur de grands nombres).
Utopie ?
Je ne crois pas. Je pense que c’est l’avenir, et qu’il faut le mettre en place avant que la liberté d’internet ne soit amputée. Après, ce sera plus dur."
Sur le plan des entreprises, j’aurais une pensée pour les chefs d’entreprises, qui se laissent aller à embaucher des "managers". S’ils veulent rentabiliser leur entreprise à court terme pour la vendre au prix fort dans les deux ou trois ans à venir, au mépris de la santé des salariés et de la pérennité de leur boîte, ils ont entièrement raison.
Pour ceux qui veulent simplement que leur entreprise se développe raisonnablement, en respectant leurs employés, et en espérant rester patron de leur boîte jusqu’à leur retraite, il me semble qu’ils doivent se méfier de tous ces coachs et stratégies managériales.
La démobilisation dans l’entreprise, même publique, induite par ces méthodes est telle, que je me suis demandée, dans la mesure où elles sont souvent importées, ces techniques, s’il ne s’agissait pas d’une arme de destruction massive de notre économie, masquée sous l’apparence d’une aide venue de chez l’Oncle Sam. Pure spéculation de ma part. Mais en tout cas, le résultat est là.
Je ne réponds toujours pas à la question quoi faire, mais reconnaissez que c’est difficile.
Je sais juste que, face à ces techniques, il faut garder à l’esprit que C’EST de la manipulation. Ne pas, une seule seconde, se dire que c’est peut-être par inconscience, ou pour des raisons qui nous dépasse, que le manager nous demande de refaire la même chose pour la troisième fois, en demandant cette fois de refaire comme au début, c’est-à-dire reprendre les principes qu’il avait rejeté la première fois avec mépris.
Comme dans la manipulation affective, la question de savoir si le manipulateur le fait délibérément ou pas, n’est pas pertinente. Elle est même dangereuse car elle amène à se mettre "à la place" du manipulateur, et quitter la sienne.
Non, il faut avoir conscience de la manipulation, de l’absurdité des consignes, ne pas se laisser influencer par le discours (plusieurs techniques : parfois je conseille de visualiser Kaa dans le Livre de la Jungle, hypnotisant Mowgli "Aie confiance.... Crois en moi....". Ça aide à prendre du recul. On peut aussi contrer dans sa tête avec toutes les formules ou les noms d’oiseaux qu’on veut...) et choisir ce que l’on veut appliquer dans le fatras de consignes incohérentes.
Il faut lutter contre les stratégies de rupture des liens, et parfois, c’est dur, on en veut au petit jeune qui grimpe sans compétence, aux collègues dont on sait qu’ils vont peut-être prendre la place dont on va être vidé sans raison.
Lutter contre cela veut dire favoriser la convivialité, les discussions, les échanges, même si l’on sent une réticence. Même si l’on n’est pas d’accord. Il faut accepter les conflits dans le sens transversal, ne pas accepter ces positions "narcissiques" où tout le monde devrait être d’accord, et qui favorisent la manipulation douce.
Bon, voila des pistes. ma réponse est longue, mais le sujet me semble important.
Je rajoute que réfléchir à une stratégie, c’est déjà sortir de la désespérance. L’action guérit du désespoir.
25/03 17:59 - LilianeBourdin
@Sambi Merci de votre commentaire, qui me rappelle qu’un article vit sa propre vie, même (...)
11/08 02:43 - Iren-Nao
@ Abelard Pardonnez le retard a vous repondre, j’ai ete un peu occupe, mais le sujet (...)
10/08 15:52 - millesime
J’ai souvenir de séminaires de formation à la CEGOS dans les années 70/75, c’était (...)
10/08 00:53 - Chochotte
Merci Liliane pour votre article. A lire les commentaires, je vois que nous sommes nombreux à (...)
08/08 12:02 - abelard
Protectionniste est, dans les média, devenu une insulte. La machine a décérébrer tourne à ce (...)
08/08 11:25 - abelard
Cher Iren-nao, Je suis désolé, je n’ai pas très bien compris votre démonstration. (...)
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