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Commentaire de Michèle

sur Le psychisme et la crise


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Michèle 7 août 2008 10:31

Quand j’ai débuté dans la vie active, en 1970, on ne se posait pas toutes ces questions. Le travail, on allait le chercher où il était : le plus souvent, on quittait sa province pour entrer dans la fonction publique. Le bac en poche, on était content d’avoir décroché un emploi garanti à vie. Mais la désillusion était grande quand malgré son diplôme et son grade, la hiérarchie nous confiait des tâches telles que des photocopie à gogo ou la préparation du café. Pourtant, tout le monde trouvait cela normal et on acceptait en souriant jaune. En ce temps-là, il n’y avait pas de chômeurs, tout simplement parce que le chômage n’était pas indemnisé. Ceux qui n’avaient pas trouvé dans les bureaux, acceptaient des emplois manuels, ceux qui aujourd’hui justifient l’immigration : restuaration, hotellerie, ménage, travaux agricoles, bâtiments. La société de consommation en était à ses balbutiements mais avait quelque chose de merveilleux pour les gens modestes issus pour la plupart des campagnes et encore imprégnés de sa mentalité d’économie de subsistance.
Tout cela pour dire qu’il n’y a pas si longtemps encore, les gens étaient bien plus pauvres qu’aujourd’hui et se plaignaient moins. Ils voyaient le verre à demi plein au lieu de le voir à demi vide.
Aujourd’hui, les gens sont plus gâtés : ils ont plus de temps libre, plus de loisirs de toutes sortes, ce qui réduit le poids de la souffrance en entreprise. Mais il est bien connu que l’oisiveté est la mère de tous les vices : Pascal remarquait déjà à son époque que tout le mal de l’être humain vient de son incapacité à ne pas pouvoir rester tranquille sans divertissement. Il est bien là : dans le divertissement de notre société, l’être humain se sent perdu dans la foule comme une aiguille dans une meule de foin. Il sent ainsi sa "moderne solitude".
Certes, il y a des choses à améliorer dans la gestion de l’économie et des entreprises. Mais gardons-nous des solutions radicales qui jetteraient le bébé (notre liberté chérie) avec l’eau du bain. La démocratie est fragile, il ne faut jamais perdre cela de vue avant d’émettre des critiques négatives pour ne pas préparer le lit à diverses catégories de totalitarismes tout prêts à prendre la relève.


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