@ Patrick Harrel,
Désolé de ne pas avoir pu répondre plus tôt à votre commentaire.
"Les premiers à avoir fait les frais de cette intervention sont les forces de maintien de la paix sur place (des casques bleus) : plusieurs y laissèrent la vie dès le début du conflit..."
Je pratique peut-être la "novlang", mais vous parlez sans rien connaître à la situation dans la région depuis un an. Non, monsieur, ce ne sont pas des "soldats de la paix" (casques bleus) qui ont été tués lors de l’ "attaque" géorgienne, mais des soldats russes.
Si vous aviez une réelle envie d’informer objectivement les lecteurs d’Agoravox, vous n’auriez pas manqué de mentionner que depuis le 29 avril dernier, la Russie avait "renforcé" ses troupes en Ossétie du Sud et en Abkhasie (c’est-à-dire sur le territoire géorgien), ce qui ne pouvait être perçu que comme un acte d’agression après les incidents survenus entre Russie et Géorgie en avril dernier.
Le 8 juillet dernier, des avions de combat russes violent, une fois de plus, l’espace aérien géorgien.
Il y avait donc des bruits de bottes depuis longtemps dans la région, et on ne peut plus soutenir la thèse d’une agression uniquement géorgienne. Soyez un peu objectif, voulez-vous ! Lorsqu’on masse des troupes le long d’une frontière, c’est rarement pour maintenir la paix. Ce fait, bien connu des instances internationales puisque l’ONU s’en est préoccupé, a permis d’ailleurs à des pays comme l’Ukraine, la Pologne et les Pays-Baltes d’adopter une attitude délibérément hostile à la Russie.
Quand vous parlez de "novlang", essayez d’abord de savoir lequel des interlocuteurs la pratique : l’incident du 20 avril (drone abattu au-dessus de la Géorgie par un MIG 29 russe) a donné lieu à un communiqué de la présidence de l’Union Européenne, que je reproduis ci-dessous :
Déclaration de la présidence au nom de l’Union européenne (Bruxelles, 6 mai 2008)
L’Union européenne demeure vivement préoccupée par les événements qui se sont récemment succédé et ont aggravé les tensions entre la Géorgie et la Fédération de Russie. Au nombre de ces événements figurent notamment la déclaration faite le 29 avril par le ministère russe de la défense, qui a annoncé une augmentation du nombre de soldats déployés par la CEI pour maintenir la paix en Abkhazie et la mise en place de quinze nouveaux points de contrôle le long de la frontière administrative, et l’incident survenu le 20 avril, au cours duquel un drone géorgien a été abattu dans l’espace aérien de la Géorgie.
L’Union européenne invite l’ensemble des parties à s’abstenir de toute mesure qui serait susceptible d’aggraver les tensions et les engage à s’employer à rétablir la confiance.
L’Union européenne confirme son attachement profond à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Géorgie à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, ainsi que l’a tout récemment réaffirmé le Conseil de sécurité des Nations unies dans sa résolution 1808 du 15 avril 2008.
L’Union européenne réaffirme qu’elle soutient les efforts déployés par la communauté internationale pour faciliter un règlement pacifique des conflits en Abkhazie et en Ossétie du Sud, et plus particulièrement le travail réalisé par l’ONU et son Représentant spécial en Géorgie, avec le concours du Groupe des Amis du Secrétaire général des Nations unies et l’aide de l’OSCE.
Le Représentant spécial de l’Union européenne et la Commission européenne continueront de mettre en œuvre l’ensemble de mesures visant à restaurer la confiance, afin de contribuer à la résolution des conflits.
La Turquie, la Croatie* et l’Ancienne République yougoslave de Macédoine*, pays candidats, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro, pays du processus de stabilisation et d’association et candidats potentiels, l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège, pays de l’AELE membres de l’Espace économique européen, ainsi que l’Ukraine et l’Azerbaïdjan se rallient à la présente déclaration.
Vous trouverez ci-dessous le texte de la résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies en date du 15 avril 2008, appelant au respect de l’intégrité du territoire Géorgien, résolution évidemment violée du fait même de l’envoi de troupes russes en Ossétie et Abkhasie pas plus tard que le 29 du même mois.
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/monde/chronologies/pdf/onu1808.pdf