Merci pour votre longue et intéressante réponse !
Quelques observations :
Des sabotages commandités par Moscou et exécutés par des communistes ? Ah oui, où cela et quand cela ?
Les historiens mentionnent plusieurs actes de sabotages (Renault, Farman, SOMUA) mais le sujet fait effectivement débat. Un seul acte de sabotage semble ne pas faire débat : celui des usines d’avions Farman. A noter que, semble-t-il, les communistes eux-mêmes, lors de leurs pourparlers avec les Allemands pour obtenir la republication de l’Humanité, envisagèrent de revendiquer ces actions de sabotage contre la défense nationale (la fameuse "déclaration d’attention du 20 juin").
Il y a le direction du PCF, et les communistes sur le terrain. Georges Guingouin, comme d’autres, n’ont pas attendu les ordres de Moscou pour s’opposer aux nazis.
Entièrement d’accord avec vous, j’ai souligné ce point dans mon commentaire : oui, tous les communistes ne suivirent pas les instrutions de Moscou après le pacte (environ 1/3 des membres du PCF refusèrent d’approuver cet accord). Oui, de nombreux sympatisants de la droite nationale soutinrent le régime de Vichy, et collaborèrent même activement. Et oui, quelques rares industriels résistèrent (Peugeot...). Mais de nombreux communistes collaborèrent, et de nombreux nationalistes de droite résistèrent : difficile de faire des généralités du type "communistes = résistances" et "collabo = droite bourgeoise".
Ce que vous dites à propos de Guy Mocquet est méprisable, mais cela vient de vous alors...
La question n’est pas de savoir si c’est méprisable, mais si c’est vrai ou pas. Si vous avez des éléments pour prouver le fait que Guy Moquet a été arrété au cours d’un acte de résistance à l’occupation allemande, et non de propagande anti-capitaliste, merci de le publier. Dans le cas contraire votre indignation ne pourra rien contre les faits.
Au final, en 44, sur le nombre de résistants réels, combien appartenaient à cette droite nationaliste et catholique ? 2%, 5%, 10%, maximum ? Et combien ont au contraire collaboré ? !
Avez-vous des sources pour avancer ces statistiques ? Comptez-vous dans ces chiffres les seuls résistants "intérieurs", ou bien tenez-vous compte des combattants extérieurs de la "France libre" du Général De Gaule ?
J’aime bien votre "ils prennent effectivement une place importante... MAIS leur objectif prioritaire reste la prise de pouvoir". Il est certain que pour les synarques, cagoulards, et autres gaullistes à venir, dont de nombreux pétainistes recyclés en "résistants", la prise de pouvoir n’a aucune importance... !
Encore une fois d’accord. J’admets tout ce que vous dites sur ces résistants "de droite" et leur recherche du pouvoir. Mais l’admettez vous de bonne foi pour les résistants "de gauche" ?
On ne peut pas ignorer ? Mais quels sont aujourd’hui les faits reconnus, publics, et colportés par l’Etat, notamment dans les manuels scolaires ? Tout ce que vous venez de citer en fait partie... ?
Non, et c’est bien regrettable. Mais je ne me rappelle pas avoir appris à l’école non plus qu’il y avait beaucoup de gens de gauche dans la collaboration, et que les communistes attendirent pour leur majorité 1941 avant de se découvrir "résistants"... Le tout c’est d’avoir un traitement équitable et objectif et de ne pas ériger les uns en anges et les autres en démons...
Puisque cette "démonstration idéologique" n’est pas la votre, laissez là de côté, et intéressez-vous uniquement aux faits
Ce que je reproche à ce type d’article c’est de ne s’intéresser qu’à certains faits, ceux qui rentrent dans la grille de lecture idéologique (ici, en l’occurence, marxiste ; mais on pourrait en dire autant de grilles de lectures "nationalistes" qui voudraient démontrer à l’aide de faits, seulement de faits, mais pas de tous les faits, que tous les communistes étaient collabo et toute la droite résistance...).
De façon générale, critiquer cet article ne veut pas dire que je soutiens la propagande inverse...
Ah le beau mythe de la collaboration passive, en attendant la défaite de l’Allemagne. Reste à expliquer pourquoi et comment le pouvoir pétainiste fut si intensément collaborateur, que ce soit sur le plan économique comme sur le plan administratif et policier notamment, car ils n’ont pas fait semblant dans la traque des juifs et des résistants...
J’ai pris le soin de faire la différence entre une minorité de collaborateurs actifs, qui mirent en place et assurèrent l’efficacité des moyens de répression et de déportation, et la majorité des collaborateurs passifs, les "rouages" de la machine qui préféraient ne pas savoir ce qu’ils faisaient du moment qu’ils avaient de quoi nourrir leurs familles. Avez vous lu "Les bienveillantes" ?
Curieuse conclusion quant on vient de lire que "je ne nie donc pas les faits rapportés par l’auteur de l’article et du livre" ;
Au risque de me répéter je ne conteste aucun des faits présentés dans l’article. Je conteste ceux qui n’y sont pas rappelés. Ce sont ces faits là, occultés volontairement, qui me posent problème et dont j’ai tenté de rappeler certains.
et article a pour objet d’éclairer certains citoyens français sur une partie des réalités de notre Histoire, et d’avoir un débat public dont les principes ne sont pas ceux du consensus d’Etat et des "milieux autorisés".
Que je sache, le concensus d’état et des "milieux autorisés" est de présenter le Parti communiste comme le "parti au 30 000 fusillés" et le régime collaborateur de Vichy comme "de droite"... Je crois que cet article, qui enfonce après tout des portes ouvertes en "révélant" que les milieux d’affaires ont fait tout ce qu’ils ont pu pour s’accomoder de l’occupation (business as usual), ne fait que renforcer cette "version officielle" de l’histoire, et ne contribue pas du tout à faire progresser la vérité.