Je découvre ces déclarations de Guy Mocquet, que vous citez :
"Des magnats d’industrie (Schneider, De Wendel, Michelin, Mercier [...]), tous, qu’ils soient Juifs, catholiques, protestants ou francs-maçons, par esprit de lucre, par haine de la classe ouvrière, ont trahi notre pays et l’ont contraint à subir l’occupation étrangère"
Hitler a été leur homme ! C’est avec l’aide de la finance internationale qu’il a pris le pouvoir et c’est grace à la complicité, au soutien des cercles financiers de paris et de Londres et de leurs ministres qu’il s’y est maintenu."
Etonnant.
Votre accusation d’anti-sémitisme me semble légere. Mais je trouve ce discours redoutable de lucidité.
Qu’un jeune homme en 1940 ait pu le tenir devrait vous faire réfléchir. Tout n’est pas propagande ou esprit partisan.
Moquet parle des cercles financiers de Paris et de Londres, il oublie ou précisément ne connait pas les principaux, ceux d’outre atlantique. Ford avait des usines en Allemagne, ainsi que General Motors par sa filiale Opel. Beaucoup d’entreprises ont collaboré avec l’allemagne nazie, comme le montre Jacques Pauwels.
Par ailleurs, votre présentation des agissements communistes me parait simpliste. Les communistes étaient pour beaucoup partagés entre leur idéologie et leur patriotisme.
Il faudrait aussi parler du pacte molotov-ribentrop, et de ses raisons. il apparait que Staline a longtemps cherché une alliance avec les Français et Anglais, et que devant leurs alternoiements, il s’est résolu à signer un pacte avec les nazis. Par exemple :
"Combattant émérite de 1914-18 mais conscient de la précarité de la victoire, Daladier avait recherché assidûment une entente franco-allemande. Chef du gouvernement pour la première fois au moment de l’arrivée de Hitler au pouvoir, il proposa de le lier dans un « pacte à quatre », les deux autres partenaires étant l’Angleterre et l’Italie : ce genre de combinaison ne pouvait qu’inquiéter les Soviétiques, alors que l’année précédente un gouvernement dirigé par Herriot avait noué de bons rapports avec eux. Inamovible ministre de la Guerre de juin 1936 à mai 1940, Daladier avait freiné des quatre fers la recherche, souhaitée par une partie des officiers et des diplomates, d’une entente militaire franco-soviétique pour compléter l’accord politique signé par Laval en 1935, qui prolongeait lui-même les efforts précités d’Herriot, relayés en 1934 par Louis Barthou.
Le moment de vérité survint en août 1939, lorsque le général Doumenc, flanqué de l’amiral anglais Drax, négocia à Moscou une telle convention, rendue urgente par les menaces de Hitler contre la Pologne. Peu friand d’une signature, Daladier porte une lourde responsabilité dans le fait que Staline ait brusquement changé son fusil d’épaule, et signé avec Hitler. Lequel, s’il avait apprécié (dit-il) Daladier à Munich, avait ensuite cultivé avec lui une relation personnelle, au moins en deux occasions : la visite en grande pompe de Ribbentrop à Paris en décembre 1938 (un moment où l’Allemagne était en froid avec l’Angleterre, révulsée par la nuit de Cristal du 9 novembre), et la crise polonaise, qui avait été marquée par un échange public de lettres entre ces deux anciens combattants, qui se saluaient comme tels et disaient vouloir sauver la paix."
www.delpla.org/article.php3