En fait, ces régimes spéciaux étaient un excellent système car...ils étaient une entorse au sacro-saint système de retraite par répartition. Il s’agissait de caisses de retraite privées qui ne disaient pas leur nom, des fonds de pension à la française (c’est-à-dire sans le boursicotage). Et contrairement à un mythe largement entretenu, ces caisses n’étaient pas déficitaires, loin s’en faut ; elles étaient même plutôt bien gérées car confiées aux premiers concernés, les salariés des entreprises eux-mêmes (il faut dire que, de gauche ou de droite, on a tendance à être beaucoup plus rigoureux dans la gestion lorsqu’il s’agit de son propre argent).
Il aurait donc fallu faire exactement l’inverse de ce qui a été fait : abolir ce système par répartition voué à la faillite d’une manière ou d’une autre et "généraliser les régimes spéciaux" dans toutes les entreprises, autrement dit promouvoir la retraite par capitalisation ; cela aurait notamment permis aux plus jeunes de cotiser pour quelque chose, enfin pour autre chose que la retraite de leurs parents. En plus, c’est ce qui les attend de toute façon vu que tôt où tard ce système va s’effondrer. Il faudrait d’ailleurs que les jeunes générations songent sérieusement à refuser de cotiser plus longtemps pour ce système ; le racket organisé par les vieux a assez duré.