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Commentaire de biotope

sur La clitoridectomie : la honte de siècle


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biotope 23 août 2008 21:26

untitled http://www.tunisieinfo.com/realites/873/epoque.html 1 sur 5 01/07/2007 18:37 Notre époque Accidents de circoncision Quand le rite passe au drame De la petite hémorragie à l’amputation en passant par les brûlures, les effets secondaires ou fatals suite à un mauvais dosage lors de l’anesthésie, enfouissement de la verge sous la peau, les accidents liés à la circoncision ne manquent pas. Et pourtant, ils sont passés sous silence, malgré les drames qu’ils causent aux toutes petites victimes. Youyous et cris de joie d’un côté. Cacophonie indescriptible entre le « bruit » craché par la troupe de majorettes, la soulamya et les hurlements des enfants jouant au milieu de la cour de l’autre. Scène ordinaire d’une cérémonie de circoncision où le " spectacle " central se déroule dans l’une des chambres de la maison. Au milieu de cette chambre, allongé sur un lit, vêtu d’une seule et unique robe blanche et les pieds passés au henné, un enfant de quatre ans. Contrairement au grand monde qui l’entoure, lui ne rit pas. Il est paniqué. Il pleure. Il tient la main de sa mère et ne sait plus s’il doit continuer à lui faire confiance. Elle le rassure, mais encore faut-il qu’elle se rassure elle-même… Le papa est à leur côté et demande une énième fois au circonciseur-coiffeur du village s’il est fin prêt. Le coup de ciseaux fatal. La partie supérieure du pénis est partie. On casse la cruche, signe que l’enfant est circoncis, et que la fête peut commencer. L’enfant se lance dans une crise de larmes et de hurlements de douleur. La mère pleure et le père quitte la chambre suivi du circonciseur. Ce dernier, après avoir bandé avec des pansements le « zizi » du circoncis promet de passer le lendemain et rassure la maman en pleurs. Elle s’inquiète de voir autant de sang couler, mais on lui assure qu’il n’y a pas de quoi avoir peur. Rien de particulier, la circoncision est réussie. Sauf que le sang continue à couler. On change les pansements une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, n fois. L’hémorragie devient inquiétante. Angoissante. Alarmante. A trois heures du matin, on se décide. On met l’enfant dans la caisse arrière de l’Isuzu d’un voisin et on part en urgence à l’hôpital à Tunis. Cas grave, diagnostique-t-on. Il faut arrêter l’hémorragie, puis intervenir chirurgicalement sur le champ, la circoncision doit être refaite. « L’accident est très fréquent, mais c’est loin d’être le plus grave », souligne le Dr Lotfi Jelloul, spécialiste en chirurgie et urologie pédiatrique, qui précise que l’hémorragie, si elle est sévère, peut carrément menacer la vie de l’enfant. Il recense pas moins de sept accidents de gravités diverses dus à des circoncisions opérées par des personnes non expérimentées et non outillées. Le cas extrême est celui d’Ali que nous avons rencontré à Ras Jbel, un village à 60 kilomètres au Nord-Est de Tunis. Le jeune homme de 23 ans a refusé, poliment mais sèchement, de nous parler de son cas. Il ne veut plus en entendre parler et préfère l’oublier. Comme s’il tenait à souffrir en silence et en solitaire si l’on juge par la tristesse qu’on lit clairement dans ses yeux. Il y a 17-18 ans, pour sa circoncision, son père a fait appel à un médecin généraliste. Il a le matériel adéquat, leur a-t-il déclaré. Au moment de l’opération, suite à une erreur de manipulation d’un appareil, il y a eu une amputation presque totale de la verge. A tel point qu’on a dû intervenir chirurgicalement sur l’enfant pour lui permettre d’uriner.

« Malgré les avancées de la médecine, rien ne pourra plus redevenir comme avant », avoue, amer, le Dr Jelloul, comme si toute erreur dans ces parties génitales peut être fatale. Ali ne peut pas accomplir d’actes sexuels, il ne peut pas procréer et ne peut pas uriner debout. On n’imaginera jamais assez le mal subi. Physique au moment de l’ablation, psychologique éternellement. Le médecin ? Il a écopé de quatre mois de prison et n’en a fait que trois grâce à une amnistie. Il est retourné, par la suite, opérer dans le même village qu’avant et serait responsable de trois accidents de gravité moindre. Finalement, il a été « poussé dehors » par un pharmacien du coin, mais continue, paraît-il, à exercer jusqu’à aujourd’hui à Hammamet. Le tribunal l’a condamné à payer 23.000 dinars dont il ne s’est jamais acquitté, faute de moyens. Le père d’Ali a fini par abandonner les poursuites. " A quoi cela sert de remuer le couteau dans la plaie ? dit-il. Ce n’est pas l’argent qui va remettre les choses en place ". Il est nerveux lui aussi, il s’excuse et demande d’arrêter l’entretien. Il ne veut plus parler de cette histoire. Son cadet, il l’a circoncis chez le coiffeur d’en face, Am Hammadi, circonciseur de père en fils. Plus question d’aller voir un médecin. Chez Am Hammadi, l’opération a été réussie. Aucun accident depuis 50 ans ! Il a souvent réparé des accidents de circoncision opérée par des " traditionnels " ou des médecins (voir interview).

Toutes les amputations ne sont pas fatales, cependant. C’est le cas de cet enfant originaire d’Ezzahrouni (cité populaire de Tunis), opéré à l’âge de deux ans à domicile par un circonciseur non médecin. L’enfant souffre jusqu’à aujourd’hui d’une incapacité partielle permanente. Elle serait réparable, en partie, selon son médecin, mais le père, nécessiteux, cherche à récolter d’abord un maximum d’argent en dommages et intérêts. Le procès qu’il a intenté lui a donné droit à 20.000 dinars. Mais que vaut cette somme, même multipliée par cent, devant une pareille incapacité ?

Loin de ces cas dramatiques, il existe des accidents moins graves, mais qui sont aussi tragiques, dus à l’inexpérience d’opérateurs incompétents qui veulent se montrer capables de tout. Le Dr Lotfi Jelloul cite en premier l’exemple de l’enfouissement de la verge sous la peau. Un accident qui ne se voit qu’après la circoncision et dont les conséquences psychologiques sont graves puisque la verge devient presque invisible. Pour réparer les dégâts, il faut une intervention chirurgicale. Délicate, mais souvent réussie. Cas méconnu et vite oublié par tous (sauf le concerné) : l’aspect inesthétique de la verge après la circoncision avec des cicatrices moches et laides, voire affreuses. Un cas très fréquent, selon le chirurgien. Cas nouveau : celui de la brûlure de la verge, que l’on constate lors des circoncisions à domicile. Cet accident est dû à l’utilisation d’instruments (importés) que plusieurs appellent « laser », qui coupent et coagulent par effet thermique. " La circoncision au laser n’existe pas ", alerte le chirurgien ! Les séquelles sont graves et définitives. Certains enfants, après leur circoncision, urinent par deux orifices en même temps. Cas souvent rencontrés après une opération effectuée chez un circonciseur traditionnel. " Il s’agit d’une

perforation du canal de l’urètre entraînant deux jets urinaires, parfois (et c’est rare) trois. " diagnostique le médecin. Cette fistule de l’urètre nécessite une intervention chirurgicale pour fermer le deuxième trou. Avec toutes les conséquences psychologiques sur l’enfant et les parents et les frais qui vont avec ! Autres problèmes liés à l’évacuation de l’urine, celui constaté chez certains enfants qui urinent vers le bas et non vers l’avant après leur circoncision. C’est l’hypospadias secondaire, résultat d’une extrêmité distale de l’urètre abîmée par la circoncision à tel point que l’orifice par où urine l’enfant recule vers l’arrière de la verge alors qu’il était au sommet. Enfin, le médecin cite un problème rencontré souvent lors de circoncisions effectuées à domicile et lié à l’anesthésie locale. Problème de dosage ou mauvaise utilisation peuvent être fatales pour l’enfant. L’anesthésie générale, comme le stipule d’ailleurs la loi, ne peut se faire qu’en milieu clinique, dans les règles sanitaires, par des professionnels outillés. " Or si une anesthésie locale suffit pour un adulte, il est préférable, pour un enfant, d’opérer sous anesthésie générale ", selon un médecin spécialiste. C’est un point souvent « oublié » par les parents qui tiennent à leur « zaza » (cérémonie en fanfare) et qui font accompagner le circonciseur traditionnel par un anesthésiste à la recherche d’heures supplémentaires. La circoncision ne concerne pas que les enfants : certains adultes obligés par leur médecin pour des raisons de santé ou convertis à l’Islam se retrouvent un jour devant le chirurgien pour une exérèse du prépuce de leur verge. Vu qu’on se dirige presque exclusivement vers des chirurgiens, on note moins d’accidents liés à l’opération, mais ceci n’empêche que l’après-opération est plus délicate que pour un enfant. Un adulte a une verge de plus grande taille, ce qui nécessite des soins plus délicats. La convalescence dure de quelques jours à deux semaines pour un adulte. Il doit s’abstenir de toute activité sportive ou douloureuse lors de la première semaine et éviter tout acte sexuel durant 21 jours. Il est normal que l’adulte ait des érections durant le jour et la nuit durant la phase de cicatrisation. Les médecins signalent à leurs patients que ces érections sont douloureuses, ce qui n’est pas forcément le cas chez les enfants. Nizar BAHLOUL

Drame des enfants circoncis Amar Tou à El Khroub

Le ministre de la Santé et de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, a effectué hier une visite à Constantine pour s’enquérir de l’état de santé des sept enfants hospitalisés à l’hôpital pédiatrique de Mansourah, suite à une circoncision collective ratée effectuée le 30 octobre dernier dans une école de la ville d’El Khroub, distante de 15 km de Constantine, organisée par l’APC d’El Khroub, à l’occasion de la veillée du 27e jour du Ramadhan.

Rappelons que les enfants concernés, âgés entre 2 et 7 ans, admis à la pédiatrie de Mansourah à partir du 10 novembre dernier, présentaient des déficits de peau alors que deux d’entre eux avaient une nécrose au gland. Alors que la direction de la santé de la wilaya de Constantine avait dépêché une commission d’enquête la semaine passée pour faire la lumière sur les circonstances du drame, on apprend que deux médecins délégués par le ministère de la Santé étaient déjà à Constantine durant la journée de jeudi avant l’arrivée du ministre. Ce dernier a tenu à rassurer les familles des enfants en leur affirmant que son ministère prendra en charge les cas graves pour des soins à l’étranger si urgence il y a, promettant par là même, dans l’attente des résultats de l’enquête, de prendre les mesures administratives et juridiques qui s’imposent pour que les coupables soient identifiés et jugés. Une réunion tenue, hier, au siège de la wilaya en présence du wali et des cadres de la santé devrait aboutir aux mesures à prendre face à cette situation. Pour les parents des enfants qui n’ont pas manqué d’apprécier le geste tant attendu du ministre, l’espoir reste toujours nourri pour voir la chirurgie réparer les mutilations qui pourraient marquer leur progéniture à vie.

http://new.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=30980


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