L’Allemagne exporte principalement en Europe mais nos emplois partent en dehors de l’Europe.
L’Allemagne exporte aussi énormément vers la Chine car ce sont souvent des machines outils Allemandes qui sont utilisées dans les usines chinoises. Et encore une fois les emplois qui partent sont le bas de gamme. Une bonne partie d’entre eux ont été remplacés par des emplois à plus forte valeur ajoutée ce qui fait que le chomage a baissé depuis son pic de 1993.
D’ailleurs, l’Allemagne n’échappe pas au problème même si elle y était mieux préparée que nous et elle annonce cet été une baisse de son PIB.
La baisse du PIB de l’Allemagne est due au subprimes. Comme pour la plupart des pays du monde. C’est plutot les américains que les chinois qui sont coupables sur ce coup.
Le deuxième point de confusion quand on parle de l’Europe est qu’on y a rajouté les pays d’Europe de l’Est qui nous posent les mêmes problèmes que les chinois.
Pas exactement les mêmes problèmes. Même la Roumanie offre des emplois beaucoup plus chers que ce qu’offre la Chine. La production délocalisée en Europe de l’Est n’est pas la même que celle que l’on délocalise en Chine. Et avoir cela dans l’UE c’est plus une chance qu’un problèm. Sauf que la encore, les Allemands ont su tirer parti de l’europe de l’est et les Français ont souvent été à la traine en matiére d’investissements. (De même que pour l’investissement en Chine). Quand on a une mine d’or a ses cotés et qu’on ne l’exploite pas, il ne faut pas se plaindre.
L’autre erreur est de croire que la perte des boulots de bas de gamme n’est pas une catastrophe. C’est une catastrophe et une grave catastrophe. Vous savez trés bien que le pourcentage de la population capable de faire de la recherche de haut niveau ou d’occuper des emplois haut de gamme est extrêmement réduit.
Ces gens qui sont effectivement une minorité créent des emplois moins haut de gamme et non délocalisables. Je ne peux pas délocaliser en Chine le nettoyage de mes locaux par exemple. Mais il me faut aussi (et c’est déja plus haut de gamme) des spécialistes du marketing, des graphistes, des commerciaux, des secrétaires, ... J’ai aussi besoin de techniciens dans certains domaines, etc, etc... Bref ce ne sont pas les emplois qui manquent si on a de quoi faire tourner une boite qui vend des produits que la concurrence ne sait pas faire.
Que faites-vous des autres ? On les pique ? Ou alors on applique la méthode socialiste qui consiste à donner le diplôme de l’Ecole Polytechnique à n’importe qui pourvu qu’il ait 25 ans afin de laisser croire qu’on a plein de gens bien formés ?
Et bien il va falloir hausser le niveau de l’éducation pour qu’il y ait le moins possible de gens indadaptés. On peut progresser beaucoup de ce coté la. Donner des diplomes ne sert à rien, mais on pourrait par exemple et je l’ai déja proposé plusieurs fois ici enseigner l’algorithmique dans les colléges et lycées. Cela donnerait un boost de productivité à la main d’oeurvre française.
Après il restera toujours quelques taches de service bas de gamme pour ceux qui restent.
Une société équilibrée est une société où chacun y trouve dignement sa place. On doit aussi pouvoir vivre en France en y fabriquant des balais et des casseroles.
Mais ce n’est plus possible. Et on sait maintenant tellement automatiser que si l’on devait relocaliser vous auriez une production tellement robotisée qu’elle ferait travailler très peu de monde. La Chine sert justement pour les productions ou cela coute moins cher de faire à la main à très peu cher que d’utiliser des machines. Mais à l’Est de la Chine, cela a déja changé, et ils commencent à s’équipper en robots et machines sophistiquées car les salaires ont trop montés. D’autres délocalisent à l’ouest de la chine. C’est à dire que même chez eux, on va arriver rapidement à un point ou on ne vivra plus en fabriquant des balais.
On est dans une période transitoire nous amenant vers la fameuse ére post-industrielle. De même que très peu de travailleurs sont nécéssaires pour nous nourir, très peu d’ouvriers seront demain nécéssaires, y compris à l’échelle mondiale pour produire les biens de consommation moderne.
Les chinois ont juste ralentis le processus mais si ils n’avaient pas été la, vous auriez simplement eu des travailleurs progressivement remplacés par des machines ici en occident. La vous avez un mix des deux.
On pourra avoir la nostalgie de l’ére industrielle mais elle ne reviendra pas. La Chine commence elle aussi sa transition. Peut être que l’affrique connaitra plus tard une ére industrielle. Et si c’est le cas, elle finira elle aussi par faire sa transition.
La transition vers l’ére post-industrielle s’impose à nous, on n’a pas le choix. Le seul choix que l’on a c’est de s’y adapter ou pas. Si on ne s’y adaptes pas, on deviendra un pays relativement pauvre.
La perte des emplois bas de gamme, c’est à dire des productions de produits de base, s’accompagne inévitablement de la perte de notre culture. C’est dans la forme et la variété des objets quotidiens que se reconnaît l’expression d’un peuple, tout autant sinon plus que dans le cinéma et les romans. Le style des couverts Guy de Grenne ou des plats Arcoroc était typiquement français. Maintenant qu’ils ont disparu ou presque, nous véhiculons la culture chinoise.
Les marques que vous citez je les ai déja entendu citer par des vieux. Cela ne représente plus grand chose pour la jeune génération. Et beaucoup d’objets sont designés ici selon notre culture puis seulement usinés en Chine.
Et puis c’est drole parce que les chinois ont justement l’impression d’être envahis par la culture occidentale. Et ce dernier point me parait plus proche de la réalité. Il y a très peu d’objets en occident qui sont chinois par design. Cela viendra surement, mais pour l’instant les chinois sont tellement fascinés par la culture occidentale qu’ils oublient que certains de leurs design et/ou savoirs-faire auraient de même beaucoup de valeur ici.
Finalement, la perte des emplois bas de gamme s’accompagne de la dépendance de notre pays vis à vis des autres. Par exemple, les politiques agricoles nous ont conduit à la dépendance alimentaire. Le jour où les producteurs étrangers de cornichons ou de tomates ne voudont plus nous en vendre que fera-t-on, la guerre ? Il y a des exemples industriels bien plus graves que les cornichons.
Ca c’est un fantasme. Les producteurs étrangers veulent vendre car ce sont des sociétés commerciales. Le seul risque c’est une augmentation des prix. Or rien ne nous empéche de reproduire si on peut le faire à meileur prix qu’eux. Le modéle est dynamique. Aujourd’hui on produit en Chine, demain ce sera le Viet-Nam puis l’Affrique. N’oubliez pas que si la Chine decidait de ne plus nous exporter ses produits elle se ferait mal à elle même. (Crise économique très grave).
Et puis dans l’autre sens n’oubliez pas que nous aussi, on exporte vers ces pays. Et qu"ils sont autant dépendent de nous qu’on est dépendent d’eux. Ce genre de chaines ne se brise pas.
26/08 06:55 - Blé
La longue agonie de la classe moyenne prouve s’il le fallait qu’elle est composée (...)
26/08 01:16 - jak2pad
article assez désolant, " foufouille" toujours aussi stupide.... Agora-Vox est - (...)
25/08 15:24 - Francis
Trés bon article. La seule solution que je vois à terme passe (malheureusement), par (...)
25/08 10:28 - Martin sur AgoraVox
Oui en effet le lien pointe sur un article très réaliste. En France, et dans de nombreux (...)
24/08 22:54 - Tony Pirard
Françaises adorent pleurer et plaindre... ! Tous réclament,mais,personne veut diminuer le (...)
24/08 22:24 - Proudhon
@ M Bruxman Et si le monde entre en conflit, que reste-il par exemple de notre sidérurgie, (...)
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