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Commentaire de Vincent Perrier-Trudov

sur Le Rubicon du Caucase


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Vincent Perrier-Trudov Vincent Perrier-Trudov 28 août 2008 11:16

@ arthurh et La Taverne,

On ne capitule que devant un ennemi. Et cela fait 20 ans que la Russie n’est plus communiste, réveillez-vous ! Cela fait 20 ans qu’elle n’est plus un "ennemi".

Mais cela fait aussi 20 ans que l’on continue à la traiter comme telle. Ce que je dis, c’est que si l’on continue à la traiter comme un ennemi, elle va finir par le redevenir, et il n’y aurait rien de pire pour l’Europe.

La pourriture du communisme que vous dénoncez avec raison, arthurh, les premiers à en avoir souffert, ce sont les russes, et les pays de l’Est. Et aujourd’hui encore, le chinois, les nord-coréens, les vietnamiens, les cubains. Pas nous.

Ce sont eux les premiers à ne plus en vouloir. Et s’ils se sont "choisi" un président issu du KGB, qui est aujourd’hui, et de manière sincère, l’homme politique le plus admiré et apprécié chez eux, c’est que la clique qui s’est servie d’un Elstine alcoolique et dépassé avait mis le pays en coupe réglée, avec le soutien actif et profitable de nos grandes entreprises issues de nos pays occidentaux, avec l’appui total de tous nos gouvernements, sans exception, si férus de "démocratie" et de "Droits de l’Homme".

Le fait d’être une démocratie n’empêche pas les dirigeants démocratiquement élus de mentir, de fouler aux pieds l’ONU. L’invasion de l’Irak en est l’exemple le plus flagrant et le plus malheureux.

La troisième guerre mondiale, La Taverne, elle surviendra sans aucun doute si nous continuons sur notre lancée, d’une coalition de pays "consommateurs" de pétrole contre les "producteurs".

La Russie ne cherche plus auojurd’hui à étendre ses intérêts. Elle ne cherche qu’à empêcher ses intérêts actuels de reculer. Depuis le début des années 1990, elle protégeait les séparatistes Abkhazes et Ossètes. L’attaque de la Géorgie, s’ils avaient laissé faire, aurait fait reculer leurs intérêts.

L’Ukraine, au lieu de monter sur ses ergots, ferait bien de réfléchir à cela sur le sujet explosif de Sébastopol et de la flotte russe de la Mer Noire. Le vrai casus belli, ce serait de refuser à la Russie de prolonger le bail. Les minorités russes dans ce pays ne seront qu’un moyen de pression pour obtenir cela.

En Transnistrie, le sujet est à peu près identique. Cela fait très longtemps qu’il y a là-bas une grosse base militaire russe. La volonté - à l’origine - des Moldaves de se rattacher à la Roumanie a été le déclencheur des hostilités. Et Moscou n’acceptera pas de laisser faire, tant qu’il n’aura pas d’assurances solides sur ses infrastructures militaires.

Envisager la conduite des relations extérieures par la Russie sur une base ethnique est une erreur grossière. C’est confondre le moyen avec la fin. Et c’est la meilleure manière de se tromper lourdement.

Encore une fois, il ne s’agit pas de faire l’apologie de tel ou tel régime, mais de regarder les choses en face. L’Europe a besoin de la Russie, et la Russie a besoin de l’Europe. Il faut donc absolument trouver un moyen de faire baisser les tensions, et surtout sur LE sujet sensible d’aujourd’hui et encore plus de demain : le gaz et le pétrole.

Je le redis encore une fois, il faut que l’Europe mette en place, avec la Russie, un copier-coller de ce que nous avons fait avec l’Allemagne sur le charbon et l’acier : une Communauté Européenne du Gaz et du Pétrole. Nous pourrions en profiter pour régler la question des frontières et des bases militaires russes.

Nous aurions tout à gagner. Ma seule crainte, c’est que les Etats-Unis voient ce type de rapprochement d’un mauvais oeil, et qu’ils fassent tout pour le saboter...


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