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sur Le Hezbollah prend de vitesse les ONG dans leurs distributions


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(---.---.155.248) 10 octobre 2006 10:00

dimanche 8 octobre 2006, 16h15 Au Liban sud, la guerre semble avoir rapproché chrétiens et musulmans Par Hervé ASQUIN

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RMEICH (AFP) - Loin de diviser chrétiens et musulmans du Liban sud, les 34 jours de conflit entre le Hezbollah et Israël semblent avoir créé, au-delà des divergences politiques, une nouvelle solidarité entre les deux communautés.

Dès le premier jour de la guerre, le 12 juillet, le village chrétien de Rmeich a ouvert toutes grandes les portes de ses maisons, églises, écoles et couvents aux habitants des bourgades chiites voisines. Au plus fort des hostilités, 14.000 réfugiés ont été recueillis et secourus par les 6.000 habitants de Rmeich.

« Nous avons ressenti le même danger, la même terreur », raconte Georgette Amil, mère de six enfants et ouvrière dans la principale activité du village, la production de tabac. « Ils étaient 50 ici, dans la maison de ma mère ».

Après une dizaine de jours, les vivres ont commencé à manquer. « Il n’y avait plus que du blé que nous essayions de transformer en farine avec des moulins à café », se souvient-elle.

Rmeich n’a pas été totalement épargné par les bombardements israéliens. « Une nuit, 122 obus sont tombés ici, faisant trois morts et quatre blessés, des réfugiés de Aïta ach-Chaab, malheureusement », raconte le curé de la paroisse, le père Najib El Amil. Une douzaine de maisons ont été détruites.

Aux alentours cependant, les villages chiites sont en ruines. Sept semaines après le cessez-le feu, Maroun al-Ras, Bint Jbeil, Aïta ach-Chaab, Yaroun et Aïtaroun vivent encore dans le vacarme des pelleteuses et la poussière des décombres.

A Aïta ach-Chaab comme ailleurs, les chiites vouent une reconnaissance sans bornes à leurs voisins chrétiens. « Ils nous ont accueillis et nous étions comme chez nous », explique l’épicier, Ali Hassan Rahmé, à l’unisson des autres villageois. « Les relations sont encore plus amicales et chaleureuses qu’auparavant », enchaîne-t-il.

Interrogé sur ses convictions politiques, l’épicier répond, après un temps de réflexion : « Vous savez, nous sommes tous pour le Hezbollah ici ».

La milice chiite libanaise est au coeur du débat politique au Liban, accusée par certains, chrétiens mais aussi musulmans, d’avoir provoqué la riposte israélienne en enlevant le 12 juillet deux soldats de Tsahal.

La ligne de partage entre alliés et adversaires du parti de Dieu doit cependant davantage à la politique qu’à la religion, soulignent les communautés chrétiennes et musulmanes du Liban sud, soucieuses d’afficher leur unité.

Epaulé par la Syrie et l’Iran, le Hezbollah bénéficie du soutien du président du parlement libanais, Nabih Berri, chef du mouvement chiite Amal, mais aussi du principal chef de l’opposition, le général chrétien Michel Aoun.

« Nous ne sommes pas toujours d’accord au niveau politique mais il y a des chrétiens qui partagent la même vision que nous concernant Israël », constate l’imam d’Aïta ach-Chaab, Ali Rhaiel.

Comme beaucoup d’autres, sa famille a rejoint Rmeich pendant les hostilités. « Au niveau humanitaire surtout, les relations sont devenues plus fortes entre les chrétiens et les musulmans de la région », dit-il. « Si on laisse les Libanais tranquilles, ils n’ont aucune raison de haïr quiconque, ni Georges (le chrétien), ni Ali (le musulman) ».

Le curé de Rmeich, qu’il rencontre depuis toujours le temps d’un repas, à l’heure du thé ou pour fumer le narguilé, est du même avis : « Il n’y a jamais eu de guerre entre les chrétiens et les musulmans du Liban sud ; en 1975, la guerre civile a d’abord opposé les chrétiens et les Palestiniens ».

Nul dans la région ne tient à réveiller les démons du passé, telle cette Armée du Liban sud (ALS) composée de chrétiens mais aussi de chiites et de druzes, alliée à Israël contre un ennemi commun, l’OLP de Yasser Arafat.

Sans détours, le prêtre assène plutôt : « Les Israéliens sont nos ennemis ».

au liban sud la guerre semble avoir rapproche chretiens et musulmans


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