C’est la pensée qui divise et qui crée des frontières à l’intérieur d’un pays entre ceux qui sont insérés ou non et à l’extérieur du pays entre ceux qui sont étrangers ou non. Ces divisions sont arbitraires et découlent de l’instauration d’un système particulier. Le système devient prédominant aux personnes et nous finissons par banaliser, accepter et accréditer l’existence de la misère et des discriminations entre les personnes. La misère fait partie du système et plus personne n’y prête réellement attention. Elle devient normale et acceptée. Une telle société est amorale et inhumaine. La notion de nation elle-même est amorale et inhumaine en divisant les êtres humains entre eux. Bien que cela doit être clair, il ne s’agit pas ici de question de telle ou telle morale particulière, mais bien de voir les faits tels qu’ils sont dans la société : l’accrédiation de la misère, l’insitutionnalisation de la marginalité des personnes, le déni des individus selon qu’il soit ou non citoyens du pays, ou selon qu’ils travaillent ou non ou aquiescent à l’ordre dominant d’ un individualisme consommatoire qui est en fait un désordre ambiant déséquilibré, car toujours en recherche du plus et de la croissance.