Quatre remarques à Gzorg :
- la France n’a pas 2500 ans d’histoire. Soyons un peu sérieux ! Ce qu’on peut dire, en revanche, c’est que la culture de la France actuelle est le résultat, en effet, de millénaires de cultures antérieures. Nous sommes les héritiers, entre autres, de la civilisation gréco-romaine, mais aussi du judaïsme (par l’intermédiaire du christianisme, notamment)... Tout cela n’aurait pu se produire si le territoire de l’ancienne Gaule n’avait pas accueilli des populations étrangères. De manière générale, la culture française est un mélange - pas toujours très homogène, et parfois contradictoire - de cultures très diverses, et dont beaucoup sont originaires de pays plus ou moins lointains. Il n’y a pas de raison que ce mélange ne continue à s’enrichir d’autres apports étrangers. Cela ne veut pas dire que la France va du jour au lendemain perdre son identité, et - par exemple - que tous les Français vont devenir du jour au lendemain musulmans ! Il y aura toujours une variété de cultures. Seulement, toutes ces cultures intéragissent et évoluent constamment. Il faut éviter de faire de la culture française un fétiche intouchable.
- l’accueil des étrangers menacés dans leur pays et l’universalisme font partie de la culture française. Faire la chasse aux sans-papiers et les parquer dans des conditions effroyables est à la fois manquer d’humanité et renier une partie de l’identité française.
- respecter un minimum les droits et la dignité des immigrants n’est pas forcément faire le jeu du patronat. Il faut savoir que la politique de plus en plus répressive à l’égard des étrangers ne résoudra pas le problème des travailleurs clandestins. Au contraire, cela ne fait que renforcer ce phénomène, pour le plus grand plaisir de certains chefs d’entreprise qui font tout pour monter les salariés les uns contre les autres. Il faut donc donner des papiers aux immigants, pour empêcher qu’ils ne deviennent clandestins.
- Bien entendu, cette politique d’accueil doit s’accompagner d’une véritable coopération avec les pays pauvres, et d’une pression à l’encontre des régimes qui persécutent leurs ressortissants. La plupart des immigrants ne viennent pas chez nous par plaisir : s’ils avaient le choix, il resteraient chez eux. Or, non seulement les gouvernements européens et américains ne les aident guère à améliorer leurs conditions d’existence chez eux, mais ils contribuent à détériorer ces conditions : soutien actif à des dictateurs, pillage des ressources naturelles, politique commerciale agressive, etc. Donc, avant d’expulser une partie des étrangers (par démagogie à l’égard des xénophobes, et aussi pour fabriquer des travailleurs clandestins), on ferait mieux de les aider à rester chez eux s’ils le souhaitent. Malgré tous leurs beaux discours, ce n’est pas du tout ce que font nos chers gouvernants.
Bien à vous,
J. Grau