@Thierry Leitz
Vous repartez de loin, mais il faut quelques précisions.
Au début était "Mon Général veut sa bombe", aors le CEA a travaillé et l’on a développé la filière UNGG, l’usine de Marcoule, Pierrelatte...etc, ouverture de mines d’uranium en France...C’est le contribuable qui a principalement payé. Etait-ce qu’il fallait faire ? On peut toujours 50 ans après vouloir refaire l’histoire avec des "si".
Ce qu’il y a de sûr c’est que l’on n’a pas pris les bombes soviétiques sur la tête. On a bien failli, mais c’est passé à côté.
Mais la production d’électricité n’était pas optimale, alors EDF a acheté une licence américaine chez Westinghouse.
Les centrales PWR ont été financée par appel de capitaux sur le marché financier international. L’Etat a donné sa caution pour le remboursement des prêts pas plus, le contribuable n’a pas eu à intervenir. Les prêts sont remboursés régulièrement.
Les provisions fiscales pour charges à venir, c’est à dire les démantèlements sont régulièrement prévues depuis l’origine des constructions. Les Commissaires aux comptes qui de plus ont été échaudés par la faillite d’ENRON au USA y veillent absolument pour certifier les comptes comme sincères et véritables.
J’ai eu à connaître de près ce problème de "cagnotte" de réserve par EDF, dans le début des années 90, le gouvernement voulait récupérer ce montant d’environ 200MMF, le commissaire aux comptes s’y est opposé et déclarant que si cela se passait il refuserait d’approuver les comptes. Un commissaire au comptes qui n’approuve pas les comptes ça doit faire une note au procureur et là ça la fout très mal...Il doit rédiger un "note" au procureur...
Mais apparemment personne ne sait lire les bilans que publie EDF.
Une centrale avant de la démanteler, elle peut être remise à niveau : changement des générateurs de vapeur, du groupe turbo-alternateur...etc...Aux USA des centrales PWR équivalentes à Feissenheim viennent d’obtenir une autorisation d’exploitation jusqu’à 60 ans de fonctionnement...
Les centrales actuelles utilisent de l’uranium enrichi à 4% alors que l’uranium naturel est à 0,7%. Donc on stocke l’uranium appauvri.
Cet uranium appauvri représente des quantités d’énergie considérable utilisables dans des réacteurs de génération IV. Chaque année on stocke du combustible pour 50 ans de fonctionnement d’un parc "génération IV" équivalent en puissance au parc nucléaire actuel. Nous disposons actuellement d’une réserve de combustible pour 1500 ans de fonctionnement d’un tel parc. C’est ce qui s’appelle penser aux générations futures.
A noter que l’auteur du bouquin :Vers un Tchernobyl en France, objet du présent article que l’on discute, a déclaré que cela a certainement une erreur d’arrêter SuperPhénix.....Il a ma sympathie pour cette phrase.
Mais le débat sur la ressource d’uranium est véritablement un faux débat monté en épingle par les anti-électro-nucléaires.
Le prix de l’uranium était bas du fait de la liquidation des stocks militaires mondiaux, et pendant ce temps on a arrêté de faire de la recherche géologique, on s’y est remis. Actuellement les stocks mondiaux d’uranium facilement extractible son estimés à 17 millions de tonnes, mais il faut savoir que si l’on veut extraire l’uranium contenu dans les seuls phosphates marocains ça augmente la réserve de 25 millions de tonnes...Et puis il y a l’eau de mer, l’extraction serait rentable si elle était associée à d’autres préoccupations : dessalement d’eau de mer. L’uranium est le 10ème élément présent sur Terre par ordre de tonnage, donc ce n’est pas quelque chose de "rare". Et puis on peut développer des cycles au thorium qui lui est globalement deux fois plus présent sur Terre que l’Uranium. Donc complètement faux débat.
En ce qui concerne le "fusion" et ITER , je serais plus féroce que vous. Mais cela fait déjà un message long.Si un lecteur le demande je pourrais expliquer mon point de vue et celui d’autres, beaucoup plus impliqués que moi dans cette affaire. Le sujet de ce fil c’est le nucléaire à fission, et avec la fusion..
Les énergies renouvelables, d’accord, si elles sont économiquement compétitives, et si effectivement elles ne contribuent pas à la production de CO2. Une très grande méfiance contre "l’écologie dialectique" aussi grande que contre le "matérialisme dialectique", et de l’écologie dialectique sur AV on voit des spécialistes de la question récidiver très régulièrement ; le papier ne refuse pas l’encre et les pages html encore moins les bêtises.
Le nucléaire de fait je m’en fiche pas mal, j’ai quitté cette industrie il y a plus de 22 ans maintenant, mais ce qui m’importe c’est de ne pas laisser raconter constamment des contre-vérités sur le sujet et de donner quelques atouts à nos descendants. Lauvergeon je ne connais pas, jamais rencontré, jamais rentré dans un bureau AREVA.
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