Votre article est fort bien écrit et réhausse le niveau de publication sur AV.
Cependant il est encore biaisé par un fond anti atlantiste et pro russe qui reste trop binaire. Certes, vous essayez de contrebalancer l’effet de présentation de Poutine comme dictateur par nos medias mais je pense que vous exagérez cette image sensée être véhiculée. Poutine n’est rien d’autre qu’une homme fort dans un système conçu pour le faire rester au pouvoir jusqu’en 2016 minimum (il se représentera sûrement en 2012). Pour la majorité des occidentaux, la Russie était bien plus inquiétante quand elle était en déliquescence, avec un ivrogne à sa tête, la mafia aux affaires, la vente de matériels de l’armée pour payer la solde et les femmes qui fuyaient à l’ouest épouser un agriculteur breton. Sans oublier les affres de la guerre en Tchétchénie dont bizarrement on n’entend plus parler.
De cette ère il n’en parait plus grand chose aujourd’hui au prix d’un pouvoir autoritaire "la démocratie souveraine" qui ferait jazzer s’il était reproduit en France, vous seriez sans doute le premier à le critiquer.
La montée du nationalisme dans le pays n’est pas non plus des plus agréable et s’oppose un petit peu à l’intégration dans une "grande europe" dont la Russie n’a vraiment jamais fait partie (même si nous sommes sûrement plus proches d’eux que des USA je vous l’accorde) tout simplement par une question de taille et de poids. Sans oublier bien sûr les réticences des pays ayant connus le joug soviétique, encore que nous nous sommes bien rabibochés avec l’Allemagne alors pourquoi pas eux ? mais certains diront que notre ennemi naturel est plutôt l’Angleterre que l’Allemagne et que les relations Russo-polonaises pour ne citer qu’elles sont un peu plus compliquées.
D’ailleurs cette union que vous appelez de vos voeux, la Russie y pense-t-elle ? L’UE n’est pas pour elle que simplement un marché de démocraties post industrielles mediatiques et incapables de s’entendre sur un sujet commun ? Comment croire qu’un état qui à l’air de défendre farouchement ses frontières car en voie d’étouffement (vous l’écrivez), va accepter de les voir disparaître ?
Après tout, l’affaire géorgienne n’est peut être qu’une affaire d’image interne pour Poutine (pardon, pour l’ex PDG de Gazprom devenu président interimaire) et les USA avec en prime la mainmise sur des genres de trucs apellés gazoducs, oléducs et réserves de matières premières. L’excuse de se sentir menacé a toujours été invoquée par n’importe quel camp pour des opérations en territoire extérieur. Cherchez qui sont les gagnants et vous trouverez les instigateurs...
La russie se trouve peut être très bien là où elle est , souveraine et redorée et n’a nullement besoin d’aller s’engoncer dans une Union Européenne. Avant de faire appel aux divisions russes pour désaméricaniser notre europe :D ; peut être faut-il se demander si la Russie a jamais montré un quelconque intérêt dans un rapprochement ?