A Sampiero : l’auteur répond, mais il lui faut un peu de temps pour ce faire. Car l’auteur travaille, a deux petites filles, et un adolescent à la maison.
Tout d’abord, merci à toutes les personnes qui ont pris la peine de me lire et de voter, et encore plus à ceux qui m’ont lu, ont voté, et laissé un petit commentaire.
Pourquoi ce titre ? Parce qu’au milieu de nombreuses incertitudes - sur le vote des Irlandais lors de ce deuxième essai, sur les influences diverses pouvant interférer sur le scrutin - une seule donnée s’avère conforme à ce que l’on préssentait depuis le "non" des Irlandais : un deuxième référendum. C’est un peu comme une élection : chacun fait des pronostics sur les candidats en lice ou sur le thème qui fera gagner l’heureux élu. Une seule chose demeure certaine : une élection duevra départager des candidats qui auront à s’occuper du pays pendant un temps déterminé.
J’aurais pu donner un autre titre, peut être plus percutant du style "Irlande : séance de rattrapage en prévision" ou plus polémique "Cette Europe qui veut un imposer un "oui" à l’Irlande".
J’ai néanmoins préféré rester assez neutre sur le titre, pour laisser à mes éventuels lecteurs se forger une opinion sans "guider" leur pensée.
A Doguet :
Le traité de Nice a été signé par l’ensemble des Chefs d’Etat et de Gouvernement, et ratifié par les constituants (peuples ou Parlements) de chaque pays membre. Sachant qu’il faut une double unanimité pour qu’un traité international, de dimension européenne, soit adopté, et que par ailleurs à l’époque de Nice ce traité a été louangé sur toutes les ondes, et par tous nos "gouvernants"...On peut penser que Nice n’était pas si mauvais que çà. La dialbolisation qu’on fait, à l’heure actuelle, de ce traité, est de ce point de vue assez infantile, sinon pitoyable. Et pour ma part, elle ne me rassure pas : comment avoir confiance en des élus qui prétendent le matin combien un traité est formidable, et le lendemain le contraire ? Si mes élus m’assurent aujourd’hui combien le traité de Lisbonne est formidable, alors qu’ils avaient prétendu, il y a si peu de temps que le TCE serait irremplaçable, et avant encore que le traité de Nice était un "chef d’oeuvre" ! Comment puis je croire en leur sérieux ?
Car soyez assuré, cher Doguet, qu’au même titre que tous les précédents traités, le traité actuel sera toujours louangé avant son adoption et diabolisé une fois celle ci réalisée. Personnellement, je préfère qu’on adopte un bon traité qui dure longtemps que quinze en dix ans...Tous louangés avant d’être jetés avec mépris dans la poubelle.
Faut il en rester à Nice ? Adoption ou non du traité dit de Lisbonne, il est de toute façon programmé d’en changer. Pour une raison bien simple : l’élargissement. Tous les traités inscrivent le nombre d’élus par pays, le mode de représentation, le nombre de commissaires, etc. Comme il est prévu, dans le traité de Lisbonne (comme c’était déjà le cas dans les précédents traités), des élargissements de l’UE (Croatie, Bulgarie, et pourquoi pas aussi Turquie, etc...A partir de 2010) il faudra donc renégocier tous les éléments en question avec les nouveaux arrivants...Or cela ne peut se faire...Sans révision des traités...Et donc nouvelle CIG chargée de rédiger un nouveau traité.
Après le "non" des Français et celui des Néerlandais, les pays membres de l’UE avait prévu une concertation pour déterminer les causes des "non". Cette "phase de réflexion" devait en principe se terminer mi 2009, sinon en 2010. Il n’y a donc aucune urgencer à adopter un quelconque traité, pour remplacer celui de Nice. Les fonctionnaires de Bruxelles font d’ailleurs état que depuis les "non" référendaire des deux pays cités, l’UE n’a jamais autant fonctionné à plein moteur ! Et force est de constater que l’UE se débrouille, pour l’heure, très bien, sans le traité dit de Lisbonne. L’activisime dont fait preuve à l’heure actuelle le Président Français à l’égard de la Russie, dans ses fonctions de Président du Conseil de l’Europe, prouve qu’il n’y a nulle nécéssité d’inscrire un "Haut Représentant aux Affaires Etrangères"...La volonté suffisant à unir des partenaires divers.
Le "non" irlandais ne met pas plus en cause les priorités de la présidence française du Conseil de l’Europe, puisque le traité dit de Lisbonne aurait dû entrer en vigueur au 1er janvier 2009...Or cette présidence prend fin en décembre, le 31 très exactement.
Tout ceci pour dire que la précipitation à vouloir adopter le traité de Lisbonne, et les belles paroles tant des médias que de certains "politiques" sur la "crise" institutionnelle de l’UE, sont autant de faux semblants qui ne visent qu’à dramatiser une situation qui n’a pourtant rien de cataclysmique, et pourrait se résorber sans heurts, si l’on consentait à écouter plutôt qu’à juger.
Que les dirigeants européens puissent, légitimement, être décontenancés, c’est normal. Que ces mêmes dirigeants aient à coeur de proposer à l’UE des Institutions propres à la lui donner stabilité, légitimité, et reconnaissance internationale, cela est normal. En revanche, qu’on nous explique que les Irlandais devront "revoter" parce que les dirigeants européens sont "fatigués"...Là, permettez moi de trouver la chose particulièrement puérile et contestable.
Vous dites qu’il n’est pas démocratique qu’un pays empêche 26 autres d’avancer ? On pourrait être d’accord avec vous, mais pour cela, il faudrait effectivement qu’un constituant, quel qu’il soit, agisse de manière arbitraire envers ses partenaires. Or ce n’est pas le cas.
Tout d’abord, parce que la règle de la double unanimité a été acceptée par tous, et cela depuis le début de la construction européenne. Le projet européen, jusqu’à maintenant du moins, c’est une Europe unie, qui avance ensemble. Et cette Europe n’est pas fédérale, mais un club de 27 Etats Souverains. C’est pourquoi, au même titre qu’il est impossible aux membres de l’UE de "virer" un des leurs (les Etats membres peuvent sortir de l’UE...Mais ils doivent le faire volontairement), il n’est pas possible de contester une règle adoptée par tous, sous prétexte que cette règle ne fait pas les affaires de certains. Vouloir changer les règles en cours de jeu, voilà ce que les dirigeants européens désirent faire. Cela n’a rien de démocratique. Faute de pouvoir annuler le vote, on conteste la "méthode" comprendre le recours au référendum (que n’a t on dit sur "hélas" cette possibilité donnée aux Irlandais de se prononcer directement) et la règle de la double unanimité.
Au fond, cela n’a rien de vraiment étonnant que les dirigeants européens fustigent l’un et l’autre. Chaque Gouvernement Français, pour ex, lorsqu’il voit sa "majorité" perdre aux élections..Met en cause le mode de scrutin. Ainsi, la "droite" en 2004, avait demandé un scrutin particulier. Elle a perdu. Depuis...La même "droite" réclame un changement de scrutin pour les prochaines élections...Sans se poser des questions qui devraient être naturelles, à commencer par "pourquoi avons nous perdu" ? La "gauche" n’a pas fait mieux. C’est la même "gauche" qui a voté l’inversion du calendrier électoral et le quinquennat...Et qui réclame aujourd’hui le retour au calendrier d’avant !
Avec le traité dit de Lisbonne, on assiste au même phénomène : on ne s’interroge pas sur les raisons du "non". On se demande simplement pourquoi un recours au référendum, s’il ne serait pas possible de l’éviter pour le deuxième scrutin, pourquoi l’UE est régie par cette (évidemment depuis le "non") mauvaise règle de l’unanimité, etc. Pourquoi ne s’interroge pas ? Parce qu’on croit, dans "l’élite" que qui détient le scrutin détient les clés du vote. Ce n’est ainsi pas un hasard si le mode de scrutin des différentes élections sont en permanence changées, si les parlementaires s’opposèrent tellement au référendum de 62, ou encore si chaque Gouvernement tente d’anticiper le meilleur "tempo" pour faire gagner ses candidats.
C’est visiblement une règle bien établie...Et tant pis si les votes des peuples (qui ont le mauvais esprit de ne pas être rationnels comme chacun sait) ne sont jamais en concordance avec les "prévisions". En 2004, la "droite" pensait gagner. En 2002, Jospin se voyait déjà à l’Elysée. Jacques Chirac croyait au "oui" au TCE en s’appuyant sur une forte absention (début des vacances), la "gauche" croyait perdre les législatives (or, il n’y a pas eu de "vague bleue"), les élus de "droite" pensaient qu’en retardant les municipales on assisterait à la déconfiture de la "gauche"...Et ce sont les mêmes qui aujourd’hui voudraient que toutes les élections se suivent, limite : semaine 1 : le président, semaine 2 : les parlementaires, semaine 3 : les communales. Et encore, on peut s’attendre à de belles surprises.
Vous n’avez pas besoin de vous inquiéter. On peut très bien vivre avec Nice jusqu’en 2010, et au cours de la période 2008 - 2009, donner de nouvelles impulsions à l’UE. Comment ?
Il y a plusieurs choses possibles :
On peut continuer la méthode qui à mon sens ne marche pas : CIG, signatures des Etats, ratifications...Puis PAF ! Arrêt du traité. On négocie des privilèges pour certains, les autres encaissent le traité. A mon avis, l’espérance d’un tel projet européen est de moins de vingt ans.
On peut aussi proposer de regarder les choses en face. Si l’on veut une Union Européenne, encore faut il savoir pour quelle finalité ? Car faire l’Europe pour l’Europe, cela n’a absolument aucun sens. Quel architecte construirait un édifice sans avoir, au préalable, poser ses plans ? Comment intéresser les citoyens à l’édification d’un ensemble qui n’a pas de but avéré, de finalité, sinon celle d’être en perpétuel chantier ? On pourrait aussi réfléchir à "pourquoi l’élargissement". Là encore, l’élargissement pour l’élargissement, c’est idiot. Il faut une finalité pour donner du sens aux choses.
De la même manière, au lieu de faire des traités que personne ne comprend (citoyens et élus : même score) on pourrait poser des questions par référendum du style "souhaitez vous un Parlement européen qui aurait la possibilité de proposer des Lois et de contrôler le travail des commissaires européens ? Souhaitez vous faire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme le sôcle de l’UE ? Souhaitez vous une Justice européenne qui pourrait supplanter la Cour de Cassation ? Souhaitez vous que l’UE s’élargisse ?
En procédant ainsi, je pense qu’on aurait obtenu le soutien des citoyens, qui se seraient, dès lors, senti impliqué.
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