Si vous gagnez légèrement plus d’une fois et demie le SMIC par "unité de consommation" (unité technocratique caractérisant le nombre de personnes au foyer, selon l’INSEE), vous ne pouvez pas rentrer dans un logement social, mais si vous gagnez moins de trois fois cette valeur, vous pouvez... vous y maintenir, si vous avez eu la chance de pouvoir y rentrer plus jeune... Vous avez dit "kafkaïen" ?
On espérait une ouverture large du foncier à la construction, dans la continuité du discours du candidat Sarkozy à la convention logement de l’UMP en 2006. Hélas, le plan Boutin ne propose que des broutilles, quelques augmentations de "COS" (nombre de mètres carrés de logement par surface de terrain), notamment pour la construction sociale... Et un rôle accru des préfets dans la définition des besoins de terrain constructibles inscrits dans le "plans locaux de l’habitat" et dans le contrôle de l’adéquation des quantités de terrains constructibles libérés par les PLU avec ces mêmes PLH... On se croirait en ex-URSS, où les commissaires politiques du parti vérifiaient l’application du Gosplan.
Personne n’a expliqué, semble-t-il, aux gens qui nous gouvernent, qu’il existait un outil formidable qui se chargeait de faire correspondre avec une efficacité généralement excellente les besoins de logement avec l’offre, qui s’appelle « le marché », à condition, bien sûr, que les offreurs ne voient pas leurs pieds ligotés par des avalanches de lois castratrices et perverses comme cela est le cas chez nous...
La libération foncière, instrument absolument indispensable d’un marché du logement permettant de conserver des prix bas même lorsque la demande est soutenue, n’est pas pour cette fois encore. Hélas.
Extraits d’un article de Vincent Benard.