@Courouve (le 20 septembre 2008 à 10H38) : "L’athéisme n’est pas une doctrine spirituelle, même pas une doctrine tout court. C’est une pensée, qui peut se réduire à : "Il n’existe rien qui ressemble à ce que les croyants appellent "Dieu"".
Je ne crois pas au Père Noël, je ne vois pas l’intérêt de m’opposer à ceux qui y croient et à créer un mouvement philosophique ou politique qui en traiterait.
Par contre, j’ai des convictions humanistes, et même si d’une certaine manière je reconnais qu’une conviction reste un enfermement pour la pensée, je sais admettre ses dérives.
Je peux comprendre que l’on s’oppose durement à la religion en tant que tentative hégémonique, par contre, je ne peux pas comprendre que l’on ne puisse pas s’intéresser à un concept philosophique tel que celui de "Dieu", l’hypothèse étant posée. À ce compte-là, pourquoi ne vous opposer vous pas à la recherche sur le boson de higgs ? Personne ne l’a jamais vu, et pourtant beaucoup de physiciens y croient. Près de 95% de l’univers nous est parfaitement inconnu, nions-nous un univers dont nous savons si peu ?
Beaucoup de théistes en sont à ce point, et ne se posent pas plus de question que ne s’en posent les athéistes. Les religions sont des propositions philosophiques. On peut leur reprocher de s’être figées, mais la majorité des théistes ne sont pas figés dans la révélation de leur religion.
Vous faites l’impasse sur la libre-pensée et le déisme (y a-t-il un adéisme ?), mais les libres-penseurs ,eux, avaient compris que l’on puisse s’intéresser au concept "Dieu" sans s’investir dans une pensée absolue, donc en toute liberté.
@Courouve : "Quant à la contradiction, non seulement nous la supportons sous la forme des expressions religieuses, mais nous savons y répondre".
À charge uniquement, et c’est bien ce que je reproche à l’athéisme. L’athéisme n’est pas un humanisme. Il n’appartient pas au mouvement de la libre-pensée. C’est parce qu’il est incapable de travailler à charge et à décharge que c’est une doctrine, donc un raisonnement figé dans un absolu vindicatif.
Je regardais sœur Emmanuelle à la télévision, il y a quelques mois, et je m’en trouvais plus proche en tant qu’humaniste que de beaucoup d’athées. De la même manière, lorsque Mahomet dit : "Celui dont le voisin doit craindre la nuisance, celui-là n’est pas un musulman", cela m’inspire que le voisin peut être n’importe qui, même un non-musulman, et que la définition du musulman étant le "soumis à Dieu", c’est-à-dire celui inscrit dans la "création", le message de Mahomet s’adresse donc à tous les hommes. Et, bien entendu, dans ce point de vue non-limitatif, j’y souscrit entièrement.
Maintenant, ce que font ceux qui instrumentent la religion ? Est-ce que cela à voir avec la religion elle-même où avec leur envie d’en découdre et de prendre le pouvoir ? Il doit en être pareil de l’athéisme.
Je sais que les athées aiment en découdre. Je vous dirai que, personnellement, je considère les polémiques comme des monologues, pas comme faisant partie de ce que l’on appelle un débat. Ce n’est pas ce que je recherche dans le dialogue. Vous avez mon avis, faite-en ce que vous voulez, je ne crois pas qu’il y en ait beaucoup plus à en dire qui ne soit déjà implicite dans mon propos.